L’histoire est racontée par le site Asia Sentinel, dont nous vous recommandons la lecture. Début 2020, une propriétaire qui préfère être connue sous le seul nom de Hằng a commencé à louer des chambres à 40 étudiants dans le district de Tân Bình, à Hô-Chi-Minh-Ville. Bien sûr, elle avait besoin de permis, un par étudiant. Pour les obtenir, Hằng devait s’adresser aux postes de police locaux au nom de ses locataires. Elle se souvient s’être rendue plusieurs fois au commissariat local pour effectuer la procédure, en vain.
Hằng s’était heurtée à l’un de ces désagréments qui émaillent la vie au Vietnam. Le dicton populaire, “la nuit, les voleurs sont l’ennemi ; le jour, les voleurs sont des mandarins”, ne se vérifie pas toujours dans un Vietnam de plus en plus capitaliste mais sous domination communiste. Il est trop simpliste de considérer la police locale comme un simple prédateur et les petits entrepreneurs comme des proies. Les officiers corrompus et les propriétaires d’entreprises rusés sont plus ou moins en symbiose.
Les pots-de-vin au niveau local sont omniprésents. La police n’est pas la seule à toucher des pots-de-vin, loin s’en faut. Les médecins touchent des pots-de-vin pour fournir un traitement décent dans les hôpitaux. Les enseignants doivent être “doués” pour que les enfants ne soient pas ignorés ou même maltraités. Les services communautaires à tous les niveaux doivent être lubrifiés…
Remerciements à Michel Prévot