Selon une organisation non gouvernementale, les entreprises américaines continuent d’importer du teck, un bois dur de grande valeur, depuis la Birmanie, malgré les sanctions imposées par Washington à la suite de la prise du pouvoir par les militaires l’année dernière.

Justice for Myanmar, un groupe de défense des droits de l’homme, a découvert que des entreprises américaines importaient encore du bois birman en décembre, malgré les sanctions mises en place en avril. Le groupe a déclaré dans un rapport publié mardi que les entreprises semblaient contourner les sanctions en achetant par le biais d’intermédiaires.

Au total, près de 1 600 tonnes de bois sont parvenues à des entreprises américaines entre février et novembre de l’année dernière, indique le groupe, citant les chiffres de la base de données sur le commerce mondial Panjiva.

“Le bois est arrivé dans 82 cargaisons différentes… Il s’agit principalement de planches et de bois de teck utilisés pour la construction navale, les terrasses extérieures et le mobilier”, a déclaré le groupe, qui a exhorté les États-Unis et d’autres gouvernements à réprimer le commerce du teck afin de mieux endiguer le flux de fonds vers les dirigeants militaires birmans.

“Il est probable qu’une quantité encore plus importante de teck est exportée vers les États-Unis via des pays tiers tels que la Chine”, indique le rapport.

Les sanctions du Trésor américain, annoncées le 21 avril 2021, interdisent les transactions avec Myanmar Timber Enterprise, une société d’État relevant du ministère des Ressources naturelles et de la Conservation de l’environnement du pays. L’entreprise supervise toutes les exportations de bois du Myanmar et vend aux entreprises privées par le biais de ventes aux enchères.

L’Union européenne a imposé des sanctions similaires en juin.

Le bois est l’une des industries les plus précieuses de la Birmanie, riche en ressources, qui rapporte des millions de dollars par an en taxes et en recettes d’exportation.

Selon l’Initiative pour la transparence des industries extractives, un groupe de surveillance mondial, la Birmanie a reçu près de 100 millions de dollars de recettes provenant des taxes et des redevances sur le commerce du bois au cours de l’exercice 2017-18, tandis que les recettes de l’ensemble de l’industrie forestière ont totalisé 322 millions de dollars.