L’Association Française de Bienfaisance en Thaïlande est une Association apolitique à but philanthropique créée il y a plus de 15 ans pour venir en aide à nos compatriotes les plus démunis. Quelles sont ces actions ? Ou en est-elle ? Les réponses de son président Bruno Peytel.
G. Vous venez de prendre la présidence de l’AFBT. Racontez-nous votre parcours.
L’AFBT est avant tout une très belle équipe composée de bénévoles dévoués qui travaille pour protéger les membres de notre communauté. Je ne suis que la partie visible de cette association auquel peuvent se raccrocher nos concitoyens.
Mais pour répondre à votre question, j’ai une maîtrise de finance et de gestion de l’université Paris IX Dauphine. J’ai travaillé 15 ans dans le très grand groupe qu’était autrefois Alcatel, puis j’ai fait 10 ans de conseil à l’exportation avant de diriger un atelier de joaillerie à Paris et pour finir je suis venu, avec mon épouse Marie-Laure, m’installer au Royaume de Thaïlande où j’ai dirigé, pendant 6 ans, une usine de bijoux de 550 personnes.
G. Vous êtes désormais une association de droit thaïlandais ; Quels sont les avantages ?
Nous le serons le mois prochain, la procédure de déclaration auprès des autorités thaïlandaise étant en cours de finalisation.
Le premier avantage est d’avoir une existence légale en Thaïlande et de bénéficier de droits comme celui d’ouvrir un compte bancaire au nom de l’association et de pouvoir rencontrer officiellement les autorités administratives, les hôpitaux afin de mener nos actions dans le domaine public thaïlandais.
Le deuxième avantage porte sur notre capacité à obtenir des dons auprès des entreprises franco-thaïlandaise installées en Thaïlande. Elles pourront déduire fiscalement leurs soutiens financiers qu’elles apporteront à la Bienfaisance et je profite de votre tribune pour faire un appel à toutes ces entreprises afin qu’elles nous rejoignent et deviennent membres.
G. Quelles seront vos activités cette année ?
La pièce maîtresse de notre action cette année réside dans l’aide à l’accession à une couverture sociale pour nos compatriotes qui n’en ont pas. Nous avons fait le constat que beaucoup d’entre eux n’avaient aucune assurance santé, pour la plupart, faute de moyen.
Or lors d’un accident ou d’une maladie grave, l’AFBT ne peut pas faire face aux factures d’hospitalisation, souvent conséquentes, pour le règlement desquelles elle est sollicitée. Nous voulons, par conséquent, prévenir plutôt que guérir, c’est à dire inciter nos compatriotes à souscrire à une assurance santé, voire à les aider financièrement à souscrire à « la catégorie aidée » de la CFE. Cette « catégorie aidée » est prévue pour ceux qui ont de faibles revenus (moins de 1 714 € /mois pour 2022).
Les dossiers passeront par l’Ambassade de France et seront validés par une commission, composée notamment des Conseillers des Français de l’Étranger avant de nous être transmis. Ce n’est qu’une fois cette validation acquise que l’AFBT pourra étudier le dossier et apporter son aide financière, si son conseil d’administration l’approuve. Le but est d’éviter à certains de se retrouver à l’hôpital sans couverture médicale pour être soignés, voire à ne pas pouvoir être hospitalisés faute de présenter une garantie financière suffisante.
Dans nos autres actions traditionnelles du quotidien, vous retrouverez l’aide au rapatriement, le soutien financier individuel ou familial, analysé au cas par cas, et le soutien moral et administratif pour les personnes les plus âgées. Dans un autre registre plus festif, nous espérons que nous pourrons cette année faire perdurer la traditionnelle soirée du « Beaujolais Nouveau » dont nous sommes les instigateurs et les organisateurs depuis plus d’une décennie maintenant et qui n’a malheureusement pas pu se tenir l’année dernière à cause de la pandémie.
G. Votre activité de soutien social vous conduit aussi à venir en aide aux détenus et aux thaïlandais dans le besoin.
C’est effectivement le cas, avec un rôle de « lien » entre le prisonnier et sa famille car tout est compliqué lors que vous êtes incarcéré, pour accéder à la lecture, pour recevoir de l’argent, pour recevoir des nouvelles de sa famille etc. Nous partons du principe que le détenu ayant été jugé et exécutant sa peine, nous n’avons plus à porter de jugement. Le détenu se retrouve être un compatriote en détresse, comme d’autres, et qu’il nous semble normal d’aider.
G. Êtes-vous satisfait de l’écho reçu, à Bangkok et en Thaïlande par vos initiatives diverses de bienfaisance
Ce que je peux vous dire c’est que nous avons reçu un soutien sans faille de la part de son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Thierry Mathou, qui a accepté d’être notre Président d’Honneur, du Consul Christophe Hemmings et de son Service Social. Tous les dossiers que nous traitons passent par le service consulaire, car il a à sa disposition un budget d’aide concernant les bourses scolaires, les enfants handicapés, le rapatriement etc. Ce n’est qu’une fois que ces aides possibles ont été étudiées que nous intervenons pour apporter éventuellement un complément.
Nous avons, également le soutien de nombreuses autres associations et clubs français. Une fois cette précision faite, oui les premiers échos sont encourageants, tant en adhésions qu’en dons reçus.
G. La communauté française est votre terrain privilégié. Comment vous assurer que vous ne négligez personne ?
Nos options sont la communication et les évènements. En termes de communication, je remercie Gavroche pour cette interview et ses publications qui nous font mieux connaître. Nous sommes également en relation constante avec les autres associations et clubs français présents sur toute le Thaïlande, qui nous apportent le relais indispensable pour détecter ceux qui ont besoin de notre aide. Nous avons, aussi le support des consuls honoraires vers lesquels nos compatriotes se tournent logiquement lorsqu’ils sont en difficulté. A noter, nous venons de mettre en ligne, le 31 décembre dernier, notre site : www. bienfaisancethailande.org. De nombreuses réponses que peuvent se poser nos compatriotes sont indexées, une présentation de notre association l’AFBT et de nos actions caritatives sont également mentionnées.
Quant aux évènements, « le Beaujolais Nouveau » en est un, et nous réfléchissons à d’autres manifestations possibles cette année, soit musicales, soit sportives, bien que la situation de pandémie actuelle ne nous donne que peu de visibilité pour l’instant.
Très bonne initiative car je connais quelques personnes qui ne roulent pas sur l’or et qui sont heureux de vivre leurs vieux jours en Thaïlande.
Pour info, j’ai fait du bénévolat toute ma vie et, à 72 ans dans un mois, je viens de reprendre du service en créant une association golfique à Hua HIn qui s’appelle Frangolf Hua Hin.