Malgré sa popularité dans son pays, le président philippin Rodrigo Duterte est confronté à des problèmes croissants à l’étranger, avec des demandes de procès pour violations des droits de l’homme à La Cour internationale de justice à La Haye. Son conseiller spirituel figure par ailleurs sur la liste des personnes les plus recherchées par le Bureau fédéral d’enquête des États-Unis pour trafic sexuel, et 25 membres du Congrès américain demandant au gouvernement d’utiliser la loi Magnitsky contre cinq hauts fonctionnaires philippins – mais pas le président lui-même – pour “graves violations des droits de l’homme”.
Le monde voit de plus en plus une administration hors-la-loi
Les États-Unis ont déjà émis des interdictions de voyager à l’encontre de personnes soupçonnées d’être impliquées dans la “détention préventive” de la sénatrice Lila de Lima, qui a passé la quasi-totalité du mandat de Duterte à Camp Crame, le quartier général de l’armée, pour des accusations de trafic de drogue considérées par les organisations de défense des droits de l’homme comme forgées de toutes pièces pour neutraliser la critique la plus influente du président. Mme De Lima est l’ancienne présidente de la Commission des droits de l’homme des Philippines et une opposante à la guerre contre la drogue.
Sur le plan intérieur, les électeurs philippins ont largement ignoré l’opprobre international. La cote de confiance et d’approbation de Duterte a en fait augmenté dans les sondages les plus récents, passant à 65 %, soit une hausse de 5 points de pourcentage par rapport à la cote de 60 % du troisième trimestre.
Sa cote de confiance est également passée à 55 %, soit 2 points de pourcentage de plus que ses 53 % du dernier trimestre, malgré la révélation de scandales impliquant le transfert du bloc pétrolier de Malampaya à un copain, des allégations de profit sur l’achat de fournitures médicales Covid-19, et la vente à un de ses proches d’une chaine de télévision très populaire.