Après la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, le représentant de la République en Marche en Thaïlande, Hugues Zarka, s’adresse aux français d’Asie via Gavroche.
Je tenais à saluer depuis Bangkok, le choix responsable des Françaises et Français, qui ont souhaités reconduire notre président de la République dans ses fonctions pour cinq ans. Je ne considère pas pour autant, que l’issue de ce scrutin soit une victoire pour notre pays, ni pour les électeurs français de Thaïlande ou de Birmanie.
En effet, le fort taux d’abstention aux deux tours de ces élections, révèle un malaise de société qu’il est urgent de comprendre et d’endiguer. Passant de 15% à 27% en cinquante ans pour l’élection présidentielle et de 23% a quasiment 50% pour le législatives, ce nouveau record m’alerte une fois de plus. Aujourd’hui, un quart des Français ne se reconnaissent plus dans leur président. La moitié ne fait plus confiance à ses députés pour résoudre les défis nationaux. Pour les Français de l’étranger ces chiffres oscillent même entre 60% et 80%.
J’ai questionné certain d’entre vous directement sur ce point précisément. Cette abstention est couramment justifiée par le sentiment de ne plus être représenté. L’alternance politique apparait inutile pour nos concitoyens, lorsqu’elle ne résout pas des problèmes majeurs comme la pauvreté. Les Français sont aussi devenus méfiants, compte tenu du nombre d’affaires financières ou de scandales apparus dans le passé. Il y a aussi le comportement des partis politiques qui éloignerait les politiciens des problèmes réels de la société et des objectifs pour lesquels ils sont élus.
En plus de l’explosion de l’abstention, j’observe comme vous un éclatement de la société française sur cette même période. Les positions se radicalisent et la fraternité comme l’égalité semblent laisser place au déchirement et au durcissement. Il apparait que lorsque nous ne sommes plus capables de penser collectivement, il est peut-être plus simple d’exclure l’autre pour se protéger d’abord, qu’il soit aisé, modeste, docteur, journaliste.
Ce qui disparait aujourd’hui c’est le ciment de notre société française, le « vivre et bâtir ensemble ».
Qui souhaiterait aujourd’hui d’une nouvelle guerre mondiale pour retrouver la croissance qui jadis était le ciment de notre pays, à l’heure ou la Russie engage un conflit avec l’Ukraine, conflit qui pourrait devenir nucléaire et global ? Quant au clientélisme politique, bâti sur les subventions, les statuts avantageux, les régimes spéciaux, les niches fiscales, il creuse la jalousie et la rancœur, au même titre que la dette publique. Est-ce cet héritage que nous souhaitons pour nos enfants ? Pour finir, regardons avec pragmatisme le modèle de progrès social proposé depuis l’après-guerre et qui depuis longtemps a atteint ses limites. Sortir de l’école avec un diplôme suffit-il encore pour travailler et remplir le contrat social d’une vie, quand l’industrie engage une révolution tous les quinze ans ? Le marché du travail, ainsi que les parcours professionnels qui s’ouvrent à nous sont-ils suffisamment souples pour que nous y trouvions tous un chemin conforme à nos attentes ?
Et quand est-il finalement de notre recherche du bonheur ?
Puisque c’est à cela que nous aspirons tous. Il commence par pouvoir se mettre un toit au-dessus de la tête et de la soupe dans l’assiette bien sûr. Mais alors que ces besoins physiologiques sont encore durs à remplir pour dix pourcents de nos concitoyens, les besoins de stabilité, d’appartenance, d’estime et d’accomplissement de soi restent difficiles à entrevoir pour le reste d’entre nous.
La réponse à ces défis ne peut être que collective, car les maux de la société ne s’arrêtent pas aux seuils de nos individualités. Ils sont partout. Dans la rue, à l’école, au travail, à l’hôpital, dans les supermarchés et la liste est longue. Nous devrons sans doute penser à faire différemment et avec une bienveillance elle aussi collective, pour espérer des résultats différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui. Albert Einstein disait en son temps que la folie consistait à agir de la même manière encore et encore, en espérant un résultat différent. Ces mots résonnent familièrement aujourd’hui pour beaucoup d’entre nous.
Je ne parle pas ici de briser l’ensemble de la société (et là je m’adresse aux antisystèmes) car ce choix n’est ni réaliste, ni souhaitable et encore moins responsable. Nous devrons donc sans doute opérer la rénovation de notre nation, étape par étape, comme nous le ferions pour notre appartement ou notre maison. Une série de réformes décidée ensemble, autour de symboliques communes et pour lesquelles, nos sacrifices personnels apparaitront acceptables, en contrepartie des bénéfices pour nos enfants, pour notre nation et pour notre planète.
Les technologies, que nous utilisons abondamment pour juger ou critiquer, nous permettraient sans doute de mettre en œuvre ce concept par une consultation permanente des Français. De la même manière, la communication des jalons d’un programme politique, l’itinéraire de notre transformation, son parcours et les résultats ne devraient plus faire l’objet de communications quinquennale, mais permanente. Bien sûr, ces technologies ne résoudront pas tous nos problèmes. Elles obligeront, cependant, toute la classe politique à agir avec professionnalisme et rationalité, plutôt que de proposer aux français sur la base d’idées populistes ou de petits arrangements entre partis, des solutions déchainant les passions et déchirant la société.
Je souhaite donc renouveler dans ce contexte, tous mes vœux de succès à notre président, à l’ensemble du gouvernement et aux français dont je fais également parti. J’ai une pensée pour l’ensemble de mes concitoyens et amis français de l’étranger et plus particulièrement ceux de Thaïlande et de Birmanie. Je reste à leur écoute et agirai pour eux.
Quant à ces élections législatives, comme pour ce nouveau mandat présidentiel, j’espère sincèrement que nous prenions tous acte de nos devoirs respectifs. Politiques, citoyens français de métropole, d’outre-mer ou de l’étranger en nous engageant collectivement pour l’avenir de notre famille au travers de celui de notre circonscription, notre nation et notre planète.
Je partage totalement tes pensées Hugues
Vous pouvez partager, moi je lui ai envoyé un mail, ainsi que la Genetet, ainsi que florian Bonheme , ainsi que les 6 sénateurs , tous ces gens la volent l’argent du contribuable, et ne méritent pas d’être élus . A bon entendeur ,pas de réponse d’aucun d’eux