Deux rapports de l’ONU dressent les contours de l’immigration économique en Thaïlande. Pour le Bureau International du Travail et l’Organisation internationale des migrations, le chiffre de 3,8 millions de travailleurs étrangers avancé par le ministère du travail est en dessous des estimations. Prés de 6% du PIB thaïlandais proviendrait de cette main d’oeuvre.
La Thaïlande peut dire merci à ses travailleurs cambodgiens, laotiens, et birmans. Deux rapports de l’ONU confirment l’importance de ces derniers dans le produit intérieur brut (PIB) du royaume. Selon le Bureau international du travail (BIT), les migrants présents en Thaïlande représentent entre 4,3 et 6,6% de l’activité économique du pays. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), également basée à Genève, estime pour sa part le chiffre officiel de 3,6 millions de migrants économiques «en dessous de la réalité». Leur nombre pourrait atteindre 5 millions, soit environ 8% de la population totale du pays (68 millions).
Avec un salaire moyen de 300 à 330 bahts par jour dans le secteur du bâtiment, où ils sont majoritairement employés, ces migrants gagnent environ trois fois plus que dans leurs pays d’origine. Le gouvernement thaïlandais a annoncé fin 2017 son intention de légaliser 770 000 travailleurs étrangers dans le cadre de sa lutte contre le trafic d’êtres humains. Tous les migrants économiques présents dans le pays sont désormais supposés avoir un permis de travail, même si cela reste loin d’être le cas dans la réalité.
Un rapport du BIT de novembre 2017 rappelait qu’entre 2000 et 2010, le nombre de travailleurs étrangers en Thaïlande est passé de 263 000 à 2,5 million. Un chiffre qui a ensuite doublé ces huit dernières années. En mai dernier, les travailleurs étrangers ont été autorisés à travailler dans le royaume dans 12 nouveaux secteurs auparavant réservés aux nationaux, parmi lesquels les travaux forestiers, les travaux de charpente ou la comptabilité. Le secteur de la culture, en particulier tout ce qui relève de «l’identité thaïlandaise et de l’art», comme les musées, est en revanche prohibé pour la main d’oeuvre immigrée.
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