GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Si seulement les touristes pouvaient changer la Birmanie,…
Avouons notre scepticisme. Faut-il se réjouir de la réouverture de la Birmanie aux touristes étrangers, officiellement depuis ce lundi 16 mai ? A Gavroche, nous avons le plaisir du voyage dans la peau. Nous pensons que la découverte des autres est essentielle, et que les revenus de «l’industrie de l’hospitalité» pour reprendre le terme anglais, peuvent bénéficier au plus grand nombre. Nous sommes, pour le dire d’un mot, convaincu du «ruissellement» de la rente touristique. Mais il ne faut malheureusement pas se leurrer : dans le cas de la Birmanie, les premiers à en profiter seront les propriétaires d’hôtels, souvent liés aux militaires, ou les voyagistes officiels et agréés, que la police ne va pas manquer d’encadrer. Le dilemme est total.
La fermeture des frontières birmanes est la pire des choses qui soit pour une population otage de son armée. Leur ouverture, sous contrôle des généraux, va sans doute conforter leur pouvoir acquis par les armes en février 2021. Gardons les yeux ouverts. La Birmanie et les birmans méritent à la fois notre générosité, et notre constante exigence.