Il y a un an, en août 2017, des tempêtes tropicales avaient touché la ville et la région de Phangkhon, située à 90 km au nord-ouest de Sakon Naktong (Isan), détruisant récoltes et inondant habitations et écoles. Le lycée Phangkhon Wittayakhom de 1863 élèves, dont 303 apprennent le français, avait été sinistré. Grâce à la solidarité des professeurs en activité ou à la retraite et de l’ATPF (Association thaïe des professeurs de français), les classes de français ont depuis lors repris normalement.
Quand la destruction rode,
Que le ciel s’obscurcit,
Que les vents en maraude
Tournoient sans but précis,
Le temps s’arrête alors.
La catastrophe arrive,
Qui surgit de tout bord,
Des chutes d’eau massives,
Rythmées par les éclairs,
Se déversent sans cible,
Aux caprices de l’air.
Alors l’indescriptible
Chaos touche campagnes
Et villes. L’eau, la boue
Deviennent les compagnes
De naufragés debout.
Maisons, champs et écoles
Sont submergés. L’Isan
Terre à riz se désole,
Et pleure ses enfants.
La nature outragée
Se venge rudement.
Urbanisme furieux,
Grossier déboisement,
L’ineptie des puissants
Fait payer le prix fort
Aux humbles habitants
De la région du Nord.
Parmi eux, les enfants
Qui dans leur innocence
Jouent dans les eaux vivantes
De la rue, en l’absence
D’écoles, elles aussi
Sous les eaux. Triste sort
Pour ces enfants contrits,
Privés de leur trésor.
L’école de Phangkhon,
Comme d’autres touchées
Près de Sakon Nakhon,
A été dévastée,
Détruite par les flots
Boueux. Ordinateurs,
Meubles, livres, stylos
Cahiers, ont par malheur
Péri dans la tourmente.
Quelle désolation !
Et la fange stagnante,
Qui a pris possession
Des lieux, a remplacé
Tables, joie, lieu de vie.
Professeurs, écoliers,
Solidaires et meurtris,
Paysans, commerçants
Aux revenus modestes,
Malgré leur dénuement,
Donnent ce qui leur reste
Pour rebâtir écoles
Et maisons. Donations,
Subventions et oboles,
Ne sont jamais légion
Pour ce nord-est peuplé.
Phangkhon Wittayakorn
École de français,
En dépit des cyclones
Et de l’adversité,
Prend sa fortune en main
Et n’abdique jamais ;
La vie commence, demain…
Michel Hermann
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