Piyabutr Saengkanokkul a nié lundi 20 juin avoir commis un acte de lèse-majesté en répondant à l’accusation portée contre lui au poste de police de Dusit, où on lui a donné 30 jours pour rassembler des preuves afin de contrer cette allégation.
Le secrétaire général du Mouvement progressiste thaïlandais, accompagné de l’avocat Atsadang Nutjaras, est arrivé au poste suite à la plainte déposée contre lui par l’historien Thepmontri Limpaphayom.
C’est la première fois que le professeur de droit est confronté à une accusation de lèse-majesté, malgré sa réputation d’être un franc défenseur des réformes sociales et politiques.
M. Atsadang a déclaré que M. Thepmontri avait accusé son client de crime à de multiples reprises à la suite de tweets et de messages publiés sur les médias sociaux par M. Piyabutr.
Les enquêteurs de la police ont passé près de six mois à examiner la plainte de M. Thepmontri et n’ont trouvé qu’un seul message potentiellement diffamatoire pour la monarchie.
Ce message avait été tweeté par M. Piyabutr le 24 octobre de l’année dernière.
M. Atsadang a demandé plus de temps pour préparer la défense de son client contre ce message, la police accordant à M. Piyabutr 30 jours pour rassembler des preuves.
À aucun moment au cours de la réunion d’hier avec la police, M. Piyabutr n’a été détenu puisqu’il s’est présenté volontairement pour reconnaître lui-même l’accusation. Aucun ordre de justice n’a été émis pour son arrestation, a déclaré M. Atsadang.
Le Bureau de la police métropolitaine a toutefois stipulé que M. Piyabutr devait se présenter au poste de police de Dusit tous les sept jours pendant la période de 30 jours.
L’avocat a déclaré que M. Piyabutr avait accepté cette condition.
Entre-temps, M. Piyabutr a déclaré que l’unique message pour lequel il est poursuivi ne constituait pas un acte de lèse-majesté.
Il a promis de se battre contre l’affaire et a déclaré que l’action en justice allait à l’encontre de son droit à la liberté d’expression.
Il a ajouté que, qu’il s’agisse de soutenir, de s’opposer ou d’avoir une position neutre sur les appels à la réforme de la monarchie, tout le monde devrait pouvoir discuter de la question sans risquer sa liberté.
M. Piyabutr a déclaré qu’il ne faisait qu’offrir un point de vue académique, mais qu’il s’est heurté à une plainte juridique alors qu’un espace public pour discuter de la question serait plus approprié.
Le professeur de droit de l’Université Thammasat a ajouté que son point de vue académique sur la question avait été exprimé de bonne foi et dans l’intérêt de la monarchie et de la démocratie.