Des dattes au Pays du sourire, oui, ça existe !
Il n’y a pas que les pays du Moyen-Orient et du Maghreb qui produisent des dattes. Méconnue du public, la phoeniciculture s’est développée depuis les années 80 en Thaïlande. Certes encore modestes, de nombreuses palmeraies éclosent au fil de la découverte de nouveaux cultivars, développés en France par l’INRAE (Institut National pour la Recherche de l’Agriculture, l’Alimentation et l’environnement), associée ici à l’Université Kasetsart.
Les variétés Deglet Nour (originaire d’Algérie) sous forme de dattes séchées, et Bahri (originaire d’Arabie Saoudite), qui se consomment fraîches, sont les plus cultivées. Les vitroplants sont achetés en France et en Angleterre. Une fois planté, le palmier femelle peut produire 100 kg de dattes et plus au bout de 3 ou 4 ans environ. Cultures et récoltes varient d’une région à l’autre. Dans la Province de Sukhothaï, la pollinisation artificielle se fait en janvier pour une récolte en juillet. Les dattes fraîches sont vendues sur place 300 bahts le kg, ou sur commande, en raison de leur faible quantité à l’échelle du Royaume, idem pour les boissons (50 bahts la petite bouteille) et les glaces.
Pour rappel, le dattier est connu depuis l’antiquité. Son origine est située dans l’Ouest de l’Inde et dans le pays du golfe arabo-persique. Environ 9 millions de tonnes sont produites chaque année dans le monde : l’Égypte arrive en tête avec 1,7 million de tonnes, suivie de l’Arabie Saoudite (1,6 million), de l’Iran (1,3 million) et de l’Algérie (1,2 million).
Pour en savoir plus, je vous invite à lire cette Petite Chronique de Sukhothaï.
Bon appétit et Bonne lecture donc ! (Neuf strophes, Alexandrins, rimes croisées).
Il n’y a ni oasis, ni imposantes dunes,
Ni vents secs et brûlants apportés du désert,
Ni caravanes au loin, qui cherchent fortune,
À l’horizon, entre survie et misère …
Mais des rizières autour, des villages joyeux,
Des femmes dévoilées, sensuelles et discrètes,
Qui sourient pour un rien, visage lumineux
De croquantes comblées, aux mille vies secrètes.
La palmeraie vivante, et ses palmiers-dattiers
Qui regorgent de fruits, offre un spectacle
Singulier, dans cet Asie, chaude et mouillée,
Où science et nature ont fait des miracles.
Car loin du Maghreb et du Moyen-Orient,
Les vitroplants de « Deglet Nour » et de « Bahri »
Ont trouvé en Thaïlande un sol accueillant,
Pour des fermiers experts, souvent reconvertis.
Le nôtre, à Ban Tuek, Province de Sukhothai,
Ancien ingénieur BTP, fait visiter
Ses cinq hectares, où, au prix d’un long travail,
Il exploite huit-cent-vingt-cinq palmiers-dattiers.
Khun Itiphon a importé ses vitroplants
De France et d’Angleterre. Ses dattes « Bahri »,
Se consomment fraîches, ou en breuvage plaisant,
Doux et sucré, telle une exquise chatterie …
Ses quarante tonnes, produites tous les ans,
Partent vite à la vente. Fraîches ou en boisson,
Ses dattes réputées, bio et sans traitement,
Sont très demandées, même en magique potion…
En cheminant à l’ombre des palmiers-dattiers,
Dans ce verger, insolite et dépaysant,
Où les régimes attendent d’être récoltés,
On s’invente soudain, un autre continent :
Désert à l’infini, où le regard se perd,
Princesse dévêtue, fondue dans un mirage,
Sans voile de sable, qui obscurcit le ciel,
Où les dattes vivent, sous d’autres paysages …
Michel Hermann
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Magnifique poème, alexandrin je t’aime.