Le quotidien conservateur Français profite de le fin d’été en Europe pour revisiter Sukhothaï. Extraits.
Un reportage du Figaro, à retrouver en intégralité sur www.lefigaro.fr
Avec ses vestiges et ses statues d’une rare élégance, Sukhothai, capitale du premier royaume thaï au XIIIe siècle, témoigne encore du rôle majeur qu’elle joua dans la diffusion de la religion bouddhique en Thaïlande.
Le « pays du Sourire » excelle à pacifier ses visiteurs, ébahis par la circulation dantesque à Bangkok, éberlués aussi par l’absence de tension et d’agressivité. Adipeux Chinois au volant de leur limousine ; coolies croulant sous les cartons remplis de contrefaçons et traversant sans regarder ; conducteurs de tuk-tuk pétaradant… l’ambiance est partout bon enfant. La vie semble parfois un jeu. « Dès leur plus jeune âge, les Thaïlandais apprennent à contrôler leurs émotions », explique Pra Mana Phutjan, moine bouddhiste de 73 ans. Celui-ci enseigne aux étrangers la méditation en marchant, dans le wat (temple-monastère) Mahathat de Bangkok, attaché au palais royal. Cent cinquante-six moines et vingt novices vivent en paix dans cet espace ouaté, siège de la plus grande université bouddhique du pays. « En marchant pieds nus, on apprend à sentir le moindre petit caillou sous la plante des pieds. Puis à l’oublier pour obtenir la concentration intérieure, la voie pour atteindre l’état d’Éveil qui conduit à la cessation des souffrances », confie le bon moine.
« Tous les hommes, quand ils sont jeunes, passent quelques semaines ou davantage dans un monastère. On leur rase les cheveux et ils doivent, comme les autres, mendier leur nourriture chaque matin. Cela forge le caractère. Ce serait peut-être une bonne idée à importer en Occident… » Il reconnaît qu’à Bangkok, la pratique religieuse, chez les jeunes, a tendance à décliner, à l’inverse des campagnes. « Et quand des farang (nom donné ici aux étrangers) me réclament un endroit auréolé de l’esprit de Bouddha, je leur indique, sans hésiter, l’ancienne capitale de Sukhothai (qui est aussi le nom du premier royaume thaï), faite de vestiges de temples et de bouddhas sculptés. »
Après une journée de bus à traverser les plaines du Nord, véritable grenier à riz du pays, on rejoint la bourgade « Vieux Sukhothai », égayée de maisons en teck à un étage et aux toits pentus coiffés par des antéfixes appelées ngao.
Au bout de la rue principale, le parc historique de Sukhothai, qui signifie « aube du bonheur » en pali (la langue liturgique des moines), apparaît comme un cadeau tombé du ciel bouddhique. Un tour en tuk-tuk, le long de routes qui épousent les contours d’un immense tapis vert, permet de s’extasier en passant devant une myriade de sanctuaires. Morceaux de temples et bouddhas sortant la tête se mirent sur des pièces d’eau parsemées de fleurs de lotus. Un environnement où le temps semble s’être arrêté.
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Remerciements à Bernard Festy