La presse thaïlandaise a fait ce week-end la preuve de sa volonté de tenir tête à la junte militaire au pouvoir depuis mai 2014. Presque tous les quotidiens en langue thaïe et en langue anglaise ont diffusé dimanche le clip vidéo «Rap against dictatorship», visionné depuis 48 heures par plus de douze millions de personnes. Ce défi public aux généraux montre que l’espace de liberté s’accroit à quelques mois des prochaines élections législatives.
Il faut saluer le courage des publications thaïlandaises qui, ce week-end, ont mis en ligne sur leurs sites internet le clip vidéo «Rap against dictatorship».
Citons notamment le Bangkok Post, le Nation, et le site en ligne Khaosod.
Le clip vidéo incriminé, signé par le groupe de rap «Prathet Ku Mee» (Ce dont dispose mon pays), n’a pas encore fait l’objet d’une interdiction légale mais un porte-parole de la junte a fait savoir dimanche que cela est imminent.
Il pourrait être supprimé des pages web visibles en Thaïlande au nom du «Computer Crime Act». Vous pouvez le retrouver ici sur le site du Bangkok Post.
Cette vidéo est une preuve supplémentaire de l’ouverture progressive mais ambigüe des espaces de liberté dans le Royaume, à quelques mois des élections législatives.
Plusieurs personnalités sont publiquement montées au créneau pour défendre son maintien en accès libre sur le net, comme l’ancien premier ministre Abhisit ou le fils du milliardaire Thaïlandais en exil Thaksin Shinawatra, Panthongtae Shinawatra.
Le clip vidéo contestataire avait été mis en ligne initialement le 22 octobre. Les critiques des militaires l’ont rendu fameux et l’ont transformé en hit.
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