Le grand quotidien indonésien anglophone Jakarta Post regrette, dans un éditorial publié le 13 septembre, la décision du président Indonésien Jokowi de renoncer à se rendre à l’Assemblée générale de l’ONU à New York, alors que l’archipel accueillera le G20 en novembre à Bali.
Voici les arguments du Jakarta Post
Le fait que le président Joko “Jokowi” Widodo ait choisi de ne pas participer à l’Assemblée générale des Nations unies pour la septième année consécutive est regrettable car il a gâché une occasion précieuse de s’exprimer dans un forum mondial aussi crucial. Quelles que soient les excuses invoquées pour justifier son absence, la décision de Jokowi est une gaffe diplomatique qu’il pourrait regretter plus tard. Il minimise le fait qu’il est le dirigeant de la troisième plus grande démocratie du monde, de la quatrième nation la plus peuplée du monde, de la plus grande nation à majorité musulmane du monde, le dirigeant de facto de l’ASEAN et le détenteur de la présidence du Groupe des 20 (G20).
Attention mondiale
Toutes ces références auraient dû lui donner l’attention mondiale qu’il mérite pour faire avancer non seulement les intérêts nationaux mais aussi les causes des peuples et des communautés qui ont besoin de l’aide de l’Indonésie. Et qui sait, son discours devant le public mondial aurait pu entrer dans les livres d’histoire. Il est vrai que chaque dirigeant ne dispose que de 15 minutes au maximum pour s’exprimer à l’Assemblée, ce qui n’est peut-être pas comparable au vol de plus de 20 heures entre Jakarta et New York, aux États-Unis. Mais la présence d’un si grand nombre de dirigeants mondiaux devrait donner à Jokowi de nombreuses occasions de se rencontrer et de conclure des accords, notamment parce qu’il accueillera le sommet du G20 à Bali en novembre.
Plus tard dans le mois, Jokowi succédera au Cambodge à la présidence de l’ASEAN, l’une des organisations régionales les plus influentes du monde. Il n’y a pas d’autres raisons acceptables, y compris la situation politique intérieure, pour que le président ne se rende pas à New York pour s’adresser au public mondial, alors que sa réputation de leader international de premier plan ne cesse de croître.
Fin juin, Jokowi a voyagé en train pendant environ 13 heures de Varsovie à Kiev en Ukraine pour transmettre personnellement une invitation au président Volodymyr Zelensky à participer au sommet de Bali. Ensuite, Jokowi s’est rendu à Moscou pour transmettre la même invitation au président russe Vladimir Poutine. Il s’est également rendu à Pékin, Tokyo et Séoul pour discuter du sommet de Bali avec ses hôtes. Le président a intentionnellement manqué une grande occasion d’apparaître sur une scène mondiale prestigieuse pour exprimer ses opinions et ses conseils sur la sécurité mondiale et les défis économiques.
Remerciements à Paul di Rosa
