GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Dynasties Royales…ou pas !
Il est logique, alors que le Royaume Uni organise en grande pompe les funérailles de la défunte Reine Elizabeth II, de regarder du coté des dynasties royales asiatiques. L’on sait combien, en Thaïlande, la disparition de Rama IX fut un choc qui figea le pays pendant des mois. Mais d’autres dynasties marquent l’histoire. Elles ne sont pas frappées du sceau de la monarchie. Elles sont le produit de l’histoire et de la prise pouvoir par une famille. Le Cambodge en est l’exemple parfait. Le premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis plus de trente ans, vient à nouveau d’adouber son fils Hun Manet, promis à lui succéder. Le roi Sihamoni, depuis son palais, n’a guère d’autre choix que d’assister à cette succession programmée.
Les dynasties politiques existent en Corée du Nord ou à Singapour. Une famille y remplace l’ordre ancien. Le cas de l’île État, bien sûr, n’est pas comparable à ce qui se passe à Pyongyang. Mais il faut avoir ces exemples en tête. La population n’a d’autre choix que d’accepter l’héritier. Hun Sen, au Cambodge, a même qualifié son fils de personnalité la plus qualifiée pour lui succéder.
Telle est la réalité asiatique. Le poids des familles, des hommes forts, des dynasties capables de se transmettre le pouvoir d’une génération à l’autre y est énorme, voire incontournable. La façade républicaine n’est qu’une vitrine. Rappelons juste qu’Elizabeth II fut, au Royaume Uni, une reine profondément démocrate, éprise des valeurs de liberté et respectueuse des prérogatives des 15 premiers ministres qu’elle côtoya. La monarchie, conjuguée à la liberté, peut être un bien meilleur régime que des dynasties engendrées par un coup de force, ou destinées à préserver le pouvoir d’un clan.