Notre ami et chroniqueur Ioan Voicu se souvient de la visite royale en Thaïlande d’Elizabeth II, récemment disparue. Il nous le raconte avec émotion.
Les cérémonies occasionnées le 19 Septembre par les funérailles de la Reine Elizabeth II ont représenté une véritable fête de la solidarité mondiale, offrant, en même temps, l’image convaincante du triomphe de la diplomatie au sommet, au-delà de la primauté du protocole et de la singularité de l’atmosphère de profond deuil.
Cette manifestation entre dans les annales de l’histoire comme la combinaison la plus spectaculaire de la diplomatie et de l’armée. Il a été dit lors des funérailles que la mort est la porte de la gloire.
L’impressionnante solennité des funérailles a démontré que les traditions historiques de la Grande-Bretagne sont un puissant catalyseur de solidarité nationale et mondiale dédiée à cette commémoration du plus long règne de l’histoire d’un monarque britannique.
Pour moi, ces funérailles ont précipité le rappel d’un épisode inoubliable de ma propre biographie. En 1996, j’étais présent à tous les moments importants de la visite de la Reine Elizabeth II à Bangkok en tant qu’ambassadeur de la Roumanie, avec l’ensemble du corps diplomatique accrédité en Thaïlande.
La Reine Elizabeth II s’est rendue à Bangkok et a été accueillie par le roi Bhumibol Adulyadej et la reine Sirikit de Thaïlande.
Elle a visité l’Université de Chulalongkorn, l’une des universités les plus anciennes et les plus prestigieuses de Thaïlande.
La Reine a été acclamée par les étudiants et a reçu un bouquet de guirlandes des citoyens venus la voir.
Elle a assisté au banquet d’État organisé par le roi Bhumibol et la reine Sirikit au Grand Palais de Bangkok.
La Reine Elizabeth II a révélé lors du banquet que son arrière-grand-mère, la reine Victoria, et le roi Rama IV de Thaïlande avaient été des amis royaux par correspondance.
À Londres, elle avait gardé un porte-stylo doré sur son bureau – un porte-stylo qu’elle a reçu en cadeau du roi Bhumibol Adulyadej lors de sa visite en 1996. Cela démontre clairement les liens étroits entre la Reine et le roi thaïlandais.
L’influence de la Reine et son devoir de servir sa nation ont également touché le cœur de nombreux citoyens thaïlandais. Nous avons vu de nombreux citoyens thaïlandais affluer pour l’encourager et l’accueillir lors de son apparition publique dans les rues de Bangkok.
Dialogue avec les lecteurs
Je suis heureux de rappeler que dans le quotidien thaïlandais Bangkok Post j’ai eu un échange de lettres avec des lecteurs de ce journal comme suit :
Dans une lettre publiée dans ce quotidien en avril 2000 sous le titre « Un ambassadeur mondial de bonne volonté », j’écrivais :
“Les lecteurs doivent être reconnaissants à Apichai Sunchindah pour la lettre inspirante “Une Reine de la sagesse” sur le récent discours exceptionnel de SM la Reine Elizabeth II sur COVID-19, dans lequel de manière optimiste, en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale, la Reine a souligné que “Ensemble, nous nous attaquons à cette maladie, et je tiens à vous assurer que si nous restons unis et résolus, nous la surmonterons”.
C’est un vibrant appel à la solidarité en tant que valeur universelle à promouvoir dans le monde entier en ces temps difficiles.
Cet appel est en pleine harmonie avec les appels vigoureux de l’Organisation mondiale de la santé et des Nations unies selon lesquels ce dont la communauté des nations a besoin maintenant, c’est de solidarité. Avec la solidarité, nous pouvons vaincre le virus et construire un monde meilleur”.
J’avais alors reçu cette réaction
“Oui, Ioan Voicu, les commentaires de la Reine Elizabeth auraient en effet dû recevoir plus d’attention dans les médias thaïlandais. Il est dommage que les monarchies du monde entier n’aient pas exprimé leur soutien à leurs citoyens ou sujets.
De nombreuses monarchies se considèrent « au-dessus de tout ». SM la Reine Elizabeth II n’est pas seulement un monarque bien-aimé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Commonwealth, mais aussi une personne chère, douce et compatissante. Longue vie à la Reine !”