Un décompte macabre et terrifiant. Comment ne pas être épouvanté par l’issue de la tragédie de Séoul, où plus de 150 personnes ont perdu la vie lors des festivités pour Halloween, le 29 octobre ? Certes, d’autres pays ont été confrontés dans l’histoire à des mouvements de foule meurtriers et dévastateurs. Mais le fait que cela se passe en Asie, dans cette partie du monde où vit plus de la moitié de la population mondiale, justifie de s’arrêter un instant sur les circonstances de cet épouvantable drame.
Une jeunesse coréenne épuisée par le confinement et désireuse de revivre. Une passion pour Halloween transformée en phénomène de société par un habile marketing. Des forces de l’ordre pas assez habituée à contrôler les mouvements de foule. La leçon de cette tragédie est redoutable.
Il ne suffit pas, grâce aux prouesses technologiques et industrielles, d’être un pays moderne et considéré comme un modèle. A tout moment, le sort peut déraper. La Corée du sud, ce pays qui a construit son miracle sur tant de souffrances pendant la dictature, est soudain redevenu, samedi soir, un pays comme les autres. Une nation fragile qui ne comprend pas comment on en est arrivé là …
L’Asie, la foule, la tragédie : ce triptyque n’est pas nouveau. Il a pris ce week-end les traits des sorcières et autres citrouilles d’Halloween. Ceux qui ne veulent retenir de l’extrême orient que ses prouesses économiques en sont pour leurs frais. Les sociétés les plus dynamiques peuvent aussi se révéler être les plus fragiles.