La lettre d’informations “Les brèves de l’Asean” publie régulièrement un résumé des nouvelles économiques de l’Asie du Sud-Est. Nous diffusons leur tableau de bord sur la Thaïlande.
Déficit commercial de 15 Mds USD sur les neufs premiers mois
En septembre, les exportations de biens ont continué de croître à un rythme soutenu (+7,8 % en g.a. après +7,5 % en août) et au-delà des anticipations (+4,5 %). Sur les 9 premiers mois de l’année, le volume des exportations atteint 221,3 Mds USD, en augmentation de 10,6 % en g.a. par rapport à la même période de l’année dernière tandis que les importations s’accroissent de 15,6 % à 236,3 Mds USD, entraînant un déficit commercial de 15 Mds USD sur la période. La croissance des exportations bénéficie de la faiblesse du baht (-13,5% par rapport au dollar entre début janvier et début octobre 2022) et concerne tant les biens manufacturés (en particulier les véhicules automobiles et les équipements électroniques et électriques grâce notamment à de moindres tensions dans l’approvisionnement en micro-processeurs) que les produits agricoles et agroalimentaires (riz, produits à base de poulet, nourriture pour animaux). Sur l’ensemble de l’année 2022, la banque centrale prévoit une hausse des exportations de 8,2% et une hausse des importations de 16,8%.
Ouverture de l’achat de terrains aux étrangers
Le cabinet des ministres a approuvé la proposition du ministère de l’Intérieur permettant aux étrangers d’acquérir des terrains en Thaïlande (jusqu’à 0,16 ha) à des fins résidentielles. Cette ouverture, qui s’inscrit dans la continuité du programme « Long-Term Resident Visa » (LTR) pour les citoyens étrangers fortunés, devrait attirer selon les autorités jusqu’à un million d’étrangers riches d’ici les 5 prochaines années et générer sur la période 800 Mds THB (21 Mds USD) d’investissements et 270 Mds THB (7 Mds USD) de recettes fiscales. Pour être éligibles, ces citoyens du monde devront investir un minimum de 40 M THB (1 M USD) dans le marché immobilier ou dans divers fonds d’investissements et entreprises promues par le Bureau des investissements thaïlandais (BoI). Certaines voix s’élèvent néanmoins contre cette nouvelle opportunité d’investissement offerte aux personnes étrangères, en particulier l’un des principaux syndicats d’entreprises thaïlandais (« Confederation of Thai Trade and Industry »), qui considèrent qu’elle pourrait alimenter les spéculations immobilières, notamment en provenance des acheteurs chinois comme c’est le cas au Cambodge et au Laos.
Poursuite des Investissements gaziers de PTTEP
PTTEP, la filiale d’exploration-production pétro-gazière de PTT, premier groupe public thaïlandais, vient d’annoncer le rachat de 25 % des parts détenues par le groupe italien ENI dans un bloc gazier aux Émirats Arabes Unis (« Sharjah Onshore Area A). Suite à cet investissement, PTTEP détiendra donc 25 % de l’actionnariat à part égale avec SNOC (compagnie pétrolière publique émiratie), le reste étant détenu par ENI (50%). Il s’agit du cinquième investissement de PTTEP aux Émirats Arabes Unis après des acquisitions dans les blocs « Abu Dhabi Offshore 1, 2 et 3 » et « Sharjah Onshore Area C ». Dans un contexte de raréfaction de ses ressources propres en gaz naturel, la Thaïlande a besoin de sécuriser ses sources d’approvisionnement qui est l’objectif prioritaire assigné par les autorités à PTTEP. Pour mémoire, cette dernière s’est montrée très active depuis un an en matière d’investissement pétro-gazier avec la reprise de l’exploitation de deux importants gisements thaïlandais, Erawan (repris à l’américain Chevron après une longue bataille juridique sur le coût de transfert des actifs) et Bongkot situés dans le Golfe de Thaïlande, ces champs représentant une capacité de production combinée d’environ 1500 millions de mètre cube par jour, soit 60 % de l’offre de gaz domestique. À l’étranger, outre ses achats aux Emirats Arabes Unis, PTTEP a acquis en 2021 le bloc offshore de Sabah en Malaisie et 20% d’un bloc gazier à Oman détenu par le groupe britannique BP.