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BANGKOK – HISTOIRE: Les «poilus» racontés par le peintre Eugène Burnand à l’Alliance française

Journaliste : François Doré
La source : Librairie du Siam et des colonies
Date de publication : 10/11/2018
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L’Alliance française remonte le temps et se met à l’heure de la commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Un grand colloque consacré à «l’Asie durant le premier conflit mondial» se tiendra à l’Alliance les 9 et 10 novembre, organisé par l’Institut de recherche sur l’Asie du sud-est contemporaine (IRASEC). En marge de ce colloque d’historiens: une superbe exposition de peintures des «poilus» du peintre Eugène Burnand.

 

L’Alliance Française de Bangkok est heureuse de pouvoir présenter les portraits des soldats et civils asiatiques, venus de l’autre côté du monde, pour participer aux côtés des Alliés, à la défense de la nation française.

 

Ces portraits sont issus de la collection de reproductions anciennes de la Librairie du Siam et des colonies à Bangkok. Au total, 12 portraits sur un total de 13. Seul le portrait d’un officier indien avec son haut turban est manquant à notre collection.

 

Eugène Burnand est un artiste suisse né en 1850 à Moudon.

 

Fasciné par la beauté de la nature, il souhaita toujours en reproduire une image fidèle dans son art, ce qui lui attira de nombreuses critiques, à une époque où la photographie prenait le pas sur la peinture.

 

Le naturalisme ne faisait plus recette.

 

Partageant son existence entre la Suisse et la France, c’est en 1915 que lui vint l’idée de dessiner une série de portraits militaires.

 

Et c’est là que Burnand va savoir s’opposer à la photographie.

 

Chacun de ses portraits semble porter le message que transmet le modèle.

 

«Chacun vient crier sa souffrance, ses espoirs,et parfois l’orgueil de la victoire» expliquera-t-il.

 

Burnand entama son projet en 1917, aidé par une mission soutenue par le maréchal Foch.

 

En 1918, au moment de l’armistice, quarante portraits seront achevés.

 

Au total, en 1922, c’est 104 pastels qui auront été réalisés.

 

Ils représentent des soldats de près de vingt nations, de tous grades.

 

Deux travailleurs asiatiques, présentés ici, complèteront cette collection.

 

C’est aussi en 1922, que le fils d’Eugène Burnand, Marcel, fait imprimer un grand ouvrage qui regroupe 100 portraits.

 

Chacun est accompagné d’un commentaire, rédigé par Marcel Burnand.

 

C’est d’un exemplaire de cette œuvre, tirée à 300 exemplaires, que sont tirés les pastels présentés.

 

Eugène Burnand décèdera à Paris en 1921, n’ayant pas encore terminé son œuvre: le portrait d’une infirmière était encore sur son chevalet au moment de son décès.

 

La collection complète des pastels d’Eugène Burnand a été acquise par un mécène américain qui l’offrira ensuite à la France.

 

Elle est conservée au Musée de la Légion d’Honneur

 

François Doré, Librairie du Siam et des colonies

 

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