Awk Phansa (Prononcez Hok Pansa), marque le 29 octobre la fin des trois mois de carême bouddhiste et la fin de la saison des pluies. Elle a lieu le jour de la pleine lune du onzième mois lunaire (octobre) et est célébrée avec ferveur dans le royaume.
Selon la liturgie bouddhiste, le jour d’après (le 30) commémore le retour de Bouddha sur terre après trois mois passés au paradis où il a rendu visite à sa mère.
Les bonzes sortent des temples en colonne un par un pour mendier dans les rues leur nourriture. Parfois, ils partent de temples situés dans des collines. Cela reste cependant assez rare. Les villes les plus célèbres pour cet exercice sont Uthaï Thani, Saraburi et bien sûr Sukhothaï.
Dans certaines régions, surtout en Isan (Nord-est), la journée est animée par des courses de bateaux traditionnels effilés, qui peuvent mesurer dix mètres de long, et la soirée, par une parade flottante de bateaux illuminés ou “Lai Reua Fai”, parés de fleurs et de bougies.
Vous en saurez plus en lisant cette chronique en vers. Bonne lecture donc.
En file indienne, les bonzes en robe safran
Descendent avec précaution de la colline.
Car l’accès au Wat Saphan Hin, surplombant
A l’ouest le Parc Historique, que l’on devine
À peine, est malaisé. Sur les marches en pierres
Brutes, ils avancent silencieusement.
Au lever du soleil, ils avaient, les paupières
Baissées, gravi ces marches jusqu’au monument
En stuc : un grand bouddha de neuf mètres de haut,
Le Phra Attharot, pour lui arroser les pieds
Et implorer sa protection, qui de là-haut,
Assurera calme et harmonie pour l’année.
Pieds nus, portant leur sébile, ils rejoignent
Sur la route, la foule des nombreux dévots
Rangés à perte de vue dans la campagne.
Souvent en famille, ils sont arrivés très tôt
Pour leur offrir leur obole, composée de riz
Gluant enveloppé dans des feuilles de palme.
Avec Awk Phansa, se terminent ainsi
Trois mois du carême bouddhiste, alme
Électuaire pour le corps et pour l’esprit,
Qui avaient commencé par Khao Phansa.
Il marque aussi la fin de la saison des pluies,
Le jour du onzième mois lunaire à la
Pleine lune, qui cette année tombe la nuit
Du vingt-neuf octobre. La légende suggère
Que le Bouddha, après trois mois de paradis
Où il resta avec Māyādévi, sa mère,
Réapparut enfin sur terre pour poursuivre
Son enseignement. Alors, la communauté
Des moines sort des temples, humble, pour suivre
Avec abnégation la même voie sacrée,
Et quémander sa pitance. Elle dispense
En retour bénédictions et quelques conseils.
Sur la route, dans cette religieuse ambiance,
Caressée par les premiers rayons de soleil,
Le long cortège de fidèles bien alignés,
Attend que les bonzes, à la queue leu leu,
Arrivent à sa hauteur, vieux et jeunes mêlés,
Pour délivrer leurs aumônes bénies des cieux.
Un petit chariot tiré par des moinillons
Permet d’engranger l’amas de nourriture,
Et bien autres cadeaux divers, qui prendront
Le chemin des temples en tracteurs et voitures.
Le soleil était déjà haut, est venu le temps
De terminer la cérémonie. L’an prochain
A la fin de la saison des pluies, ces instants
Mystiques perpétueront leur cycle divin.
Michel Hermann
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Je ne tiendrai pas 2 minutes sur ce chemin de pierre !