La Russie et les États-Unis n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la formulation d’une déclaration commune à l’issue d’un sommet multilatéral au Cambodge. Il est donc peu probable que le G20 parvienne à un consensus en Indonésie cette semaine.
Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a imputé aux États-Unis et à leurs alliés la responsabilité de l’absence de communiqué lors du sommet de 18 pays d’Asie de l’Est, en déclarant dimanche qu’ils avaient “insisté sur un langage absolument inacceptable concernant la situation en Ukraine”.
La Russie refuse de décrire son invasion de l’Ukraine comme une guerre, la qualifiant plutôt d'”opération militaire spéciale”.
M. Lavrov a également accusé les États-Unis de diviser l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, qui compte 10 membres, et a critiqué l’OTAN pour avoir intensifié ses activités dans la région. Ses commentaires sur l’OTAN font écho à une préoccupation croissante de la Chine, même si le système d’alliance américain en Asie n’inclut pas les accords de défense collective de l’OTAN.
Le président américain Joe Biden tiendra le 14 novembre sa première réunion en personne avec son homologue chinois Xi Jinping, qui a été le plus important partenaire diplomatique du dirigeant russe Vladimir Poutine. Pourtant, au début du mois, Xi a déclaré au chancelier allemand Olaf Scholz qu’il était opposé à l’utilisation de la force nucléaire en Europe, dans les remarques les plus directes du dirigeant chinois sur la nécessité d’empêcher l’escalade de la guerre en Ukraine.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a divisé la communauté internationale, les États-Unis et leurs alliés ayant imposé des sanctions à Moscou et fourni à son voisin une aide militaire et économique. D’autres pays ont hésité à le faire ou n’ont pas condamné Moscou pour ses actions. Le conflit a contrarié une coopération internationale plus large, incitant plusieurs réunions multilatérales cette année à se terminer dans la discorde.
L’Indonésie, qui assure la présidence tournante du G20, a cherché à combler le fossé entre les pays du Groupe des Sept et la Russie. Mais dans les derniers jours précédant le sommet, l’espoir que les deux parties puissent trouver un compromis pour un communiqué commun s’est amenuisé, de sorte qu’il est probable que l’Indonésie doive publier une déclaration de la présidence à la place.