GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : L’Asie du Sud-Est et le football, mission impossible ?
Un seul terrain manque aujourd’hui à l’image globale plutôt flatteuse des «tigres» d’Asie du sud-est, à l’heure du Mondial Qatari qui touchera à sa fin dimanche 18 décembre : le terrain de foot. Malgré l’argent investi dans les fédérations nationales et par certains clubs possédés par des milliardaires (comme Buriram, en Thaïlande), le ballon rond patine dans la région. Plus grave : celle-ci a mauvaise réputation car, derrière les équipes et les tournois, des enjeux financiers énormes se cachent. La fédération Indonésienne de football vient ainsi d’être à nouveau ciblée pour un scandale de corruption. L’industrie des paris électroniques n’arrange rien. Les matches sont achetés. Les arbitres et les joueurs aussi.
Pourquoi cette impossible décollage du foot dans cette région où tous les paramètres sont pourtant au rendez-vous ? Les infrastructures sont bonnes. L’environnement économique est propice. La passion populaire est au rendez-vous. Les habitudes culturelles et sportives, bien sûr, jouent un rôle. Mais regardez la Corée du Sud, le Japon ou l’Iran ? A moins que la révolution footballistique n’intervienne dans les années à venir. Amateurs de foot ou pas, l’évidence saute en tout cas aux yeux : dans cet immense marché publicitaire, médiatique et commercial qu’est le foot aujourd’hui, les pays de l’Asean restent aux abonnés absents du point de vue des performances. Ce qui, vus les scandales en tous genres et la folie capitalistique qui entoure ce sport mondialisé, n’est peut être pas une si mauvaise nouvelle…