Gavroche a pu assister, jeudi 26 janvier, à la visite du ministre Français Olivier Becht sur le complexe de maintenance aéronautique de la société Revima dans la province de Chonburi. L’occasion d’échanger avec son PDG Olivier Legrand.
Renaud : Revima, ce n’est pas encore un nom d’entreprise française très connu en Thaïlande. Cette visite ministérielle vous projette sur le devant de la scène. Expliquez-nous…
Olivier : Je suis le président directeur général du groupe Revima qui compte un peu plus d’un milliers d’employés dans dans le monde. Ses racines sont essentiellement française. Dans le passé, cette société a appartenu à de grands groupes, compagnies aériennes, avionneur et équipementiers aéronautiques. Elle est désormais indépendante et je la dirige depuis bientôt 19 ans. Notre entreprise est spécialisée dans la réparation et révision de groupes auxiliaires de puissance (APU) et de trains d’atterrissage.
Renaud : Quelle est l’importance de de votre centre de maintenance aéronautique pour la région Asie-Pacifique ou Asie du Sud-Est ?
Olivier : Notre implantation correspond à la vision stratégique de Revima, résolue à profiter de la croissance exponentielle de la zone Asie-Pacifique, en particulier sur les avions dit mono-couloirs de type A320 ou 737. Ces appareils sont les mieux placés dans la région pour le transport de passagers sur les lignes domestiques ou régionales. Réaliser les opérations de réparation et révision de Trains d’atterrissage en France, avec des coûts de transport élevé, n’a guère de sens. Nous avons donc construit une entité industrielle locale pour servir ce marché. La Thaïlande est notre première expérience d’implantation industrielle hors France, c’est vous dire l’importance de ce site. Aujourd’hui le site emploie 130 personnes.
Renaud : Pourquoi avoir choisi Chonburi plutôt que Bangkok ?
Olivier : Bangkok ne nous offrait pas les mêmes capacités d’accueil pour notre usine. Le choix de la Thaïlande, en revanche, nous a paru pertinent car il est possible d’y sécuriser des personnels qualifié plus facilement que dans d’autres zones géographiques en Asie. Nos métiers requièrent des compétences élevées. Il nous faut plusieurs mois pour former des collaborateurs et il était important pour nous de pouvoir avoir une équipe qui soit loyale à Revima le plus possible. Le fait que Chonburi dispose d’une zone franche a fait le reste. Il est facile d’y faire entrer et sortir du matériel aéronautique. Cette infrastructure est adaptée à nos besoins énergétiques et à nos contingences logistiques.
Renaud : À quoi ressemble déjà votre carnet de commande ?
Olivier : Notre carnet de commande a vraiment commencé à prendre corps sur la deuxième moitié de l’année de 2022 lorsque la Thaïlande comme l’Asie d’une manière générale a commencé à relâcher les contraintes sanitaires après l’Europe et les États-Unis.
A partir de la deuxième moitié de 2022, nous avons assisté à une remise en service accélérée des avions et donc des compagnies aériennes qui étaient beaucoup plus demandeuses en maintenance qu’avant. Nous avons aujourd’hui un carnet de commande qui devrait représenter à peu près 30 % de notre capacité maximale du site, en croissance de près de 30 % sur les 6 derniers mois. D’ici 5 ans, nous estimons que nous serons à plus de 50% de notre capacité maximale.