Le tribunal de Chiang Rai a jugé le 26 janvier qu’un homme de 29 ans avait violé la loi thaïlandaise sur la diffamation royale dans 14 de ses 27 messages sur Internet. Des centaines de personnes ont été arrêtées en vertu de cette loi depuis les manifestations de masse de 2020. Cette condamnation a été relayée par BBC, VOA, AFP et de nombreux médias internationaux.
Le tribunal de la ville de Chiang Rai, dans le nord du pays, a déclaré le vendeur de vêtements en ligne et activiste Mongkol Tirakote coupable dans deux affaires distinctes de diffamation royale.
Que s’est-il passé au tribunal ?
Le tribunal a estimé que le jeune homme de 29 ans avait violé la loi sur la lèse-majesté dans 14 des 27 messages pour lesquels il a été arrêté en août. Elle a estimé que les autres messages n’enfreignaient pas la loi car ils étaient liés au défunt roi Bhumibol Adulyadej ou ne mentionnaient pas de personnage royal spécifique.
L’avocat de l’homme a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que la peine initiale de 42 ans de prison avait été réduite à la suite du témoignage de Mongkol.
L’avocat de Mongkol a déclaré que son client avait l’intention de faire appel. Le tribunal a accordé à l’activiste une caution de 300 000 bahts (8 370 euros) pendant que son affaire est en appel.
Mongkol fait également face à une troisième accusation de diffamation royale pour des publications en ligne de l’année dernière. Il doit retourner devant le tribunal en mars.
Deuxième plus grande condamnation pour diffamation royale
Sunai Phasuk, chercheur principal à Human Rights Watch, a déclaré que la peine de 28 ans était la deuxième plus lourde peine prononcée dans une affaire de diffamation royale en Thaïlande.
En 2021, un tribunal thaïlandais a condamné une femme à 43 ans de prison pour avoir insulté la monarchie. Sa peine, qui était de 87 ans, a été réduite.
Les affaires de diffamation royale ont augmenté depuis que les manifestations de masse de 2020 ont réclamé un changement démocratique et des réformes de la monarchie. Auparavant, les poursuites en vertu de la loi thaïlandaise sur la lèse-majesté étaient relativement rares.
L’organisation Thai Lawyers for Human Rights a déclaré qu’il y avait eu plus de 200 cas de diffamation royale depuis novembre 2020. Le groupe a déclaré que 18 mineurs ont été accusés d’avoir violé la loi.
Plus tôt ce mois-ci, deux militants condamnés pour avoir insulté la monarchie ont révoqué leur propre caution en solidarité avec d’autres personnes arrêtées en vertu de la loi et ont ensuite entamé une grève de la faim.
Remerciements à Philippe Bergues