GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : La Thaïlande est-elle devenue « Ganjaland » ?
Plusieurs lecteurs nous ont sollicité pour obtenir davantage d’informations sur l’arrestation, le 2 février, d’un ressortissant français accusé d’avoir monnayé une prétendue protection de la police thaïlandaise. Cette arrestation, dûment mise en scène, vise évidemment à prouver, en pleine période touristique, que les forces de l’ordre du Royaume ne sont pas corrompues et qu’elles ont bien dans leur radar tous les étrangers tentés d’abuser de leur présence sur le sol thaïlandais pour commettre des escroqueries. Dont acte. Nous ne disposons pas, à ce stade, d’informations complémentaires. Mais une chose est sûre : la preuve est à nouveau faite que des bonimenteurs profitent de leur présence en Thaïlande pour duper des expatriés trop naïfs. Gare aux offres que vous recevez ! Gare à ceux qui prétendent vous faire profiter, moyennant finance, de leurs connexions haut placées. Surtout lorsque ceux-ci, c’est souvent le cas, ne parlent même pas la langue siamoise et ne dispose d’aucune autre preuve de leur entregent que quelques photos avec des agents en uniforme.
Images de la Full Moon Party
Oublions donc ce sujet, qui reviendra à coup sûr dans l’actualité. A moins que le ressortissant français interpellé ne profite des circonstances pour quitter le pays et clore ce chapitre. Posons nous une autre question : la Thaïlande est-elle devenue « Ganjaland » ? Les images de la dernière Full Moon Party à Koh Phan Ngan sont éloquentes. Tout est fait, conditionné, organisé, pour que le cannabis règne en maitre. Soit. Mais quelles conclusions en tirer ? Il ne s’agit pas ici de se prononcer pour ou contre la légalisation, mais d’en regarder l’impact sur la société, et l’accueil des touristes. Peut-on imaginer que le tourisme ne va pas être affecté par cette vente généralisée de cannabis ? Peut-on penser qu’il n’y aura pas, un jour ou l’autre, de conséquences sur les comportements ?
Si la Thaïlande a choisi de devenir « Ganjaland », de nombreuses interrogations se posent sur la capacité du pays à réglementer, contrôler, organiser cette vente licite de substances hallucinogènes. Légaliser est une chose. Gérer les conséquences de cette légalisation en est une autre. Il serait temps qu’à Bangkok, le gouvernement s’empare de ce sujet.