Quel est l’état du marché du design en Thaïlande ? Comment sensibiliser à ses tendances des stylistes, artisans, pour que leurs productions soient mieux adaptées aux demandes de la clientèle ? Comment négocier l’ouverture de nouveaux points de vente ? Le Thailand Creative Design Center (TCDC) de Chiang Mai vient de tenir sur le sujet un symposium associant industriels, concepteurs et entrepreneurs thaïlandais dans l’enceinte du musée de Lanna. Gavroche y était et a rencontré quelques entrepreneurs.
Yutthana Chaisri, directeur général de la branche thaïlandaise de SUS, a plaidé pour un recours plus fréquent à l’aluminium dans le design actuel.
SUS est un groupe japonais, spécialisé dans la production d’équipements en aluminium (toitures, châssis….).
Jusqu’à maintenant, nous avons produits des pièces pour des clients industriels, nous explique-t-il.
Récemment, nous avons souhaité ouvrir une nouvelle branche en ciblant un public de particuliers.
Nous avons, pour cela, fait appel à l’Atelier 2+ , fondé par l’architecte Worapong Manupipatpong.
Je travaille habituellement sur le bois, intervient Khun Manupipatpong.
Depuis la création de mon studio à Bangkok, en 2010, j’ai travaillé à plusieurs reprise en tant que consultant pour des industriels, notamment sur des projets d’architecture en intérieur.
Lorsque SUS m’a contacté, j’ai été séduit par les possibilités offertes par l’aluminium.
C’est un matériau léger, très adapté aux conditions climatiques en Asie car il se dégrade beaucoup moins que le fer.
Nous testons, actuellement, des modèles de chaises, accessoires (lampes) et de “jardins suspendus”, qui vous permettront de cultiver à domicile, sur de très petites surfaces, des légumes.
Il sera également possible de démonter les pièces et de les réassembler pour créer de nouveaux modèles, comme un jeu d’enfants.
Nous recherchons, avant tout, la fonctionnalité dans ces modèles.
Phuwanat Damrongporn, fondateur de Moonler Collection, a partagé avec nous sa vision poétique du bois dans la fabrication de mobilier contemporain.
Nous avons choisi de nous appeler Moonler, en hommage à la lune : la ligne de nos meubles s’inspire de la douceur de sa lumière, nous confie Mr Damrongporn.
Je travaille beaucoup avec le baobab asiatique, présent en abondance dans le Nord de la Thaïlande, poursuit-il.
Beaucoup d’artisans tentent de masquer les irrégularités du bois, pour créer un rendu uniforme.
Je fais tout le contraire : les craquelures, les nœuds, les irrégularités, sont mis en avant et célébrés dans mes créations.
Je considère que ce que nous faisons se situe à mi-chemin entre le mobilier et la sculpture.
Actuellement, nous sommes présents sur le marché nord-américain, et nous tentons une ouverture en direction de la Corée du Sud et du Japon, conclut-il.
Retrouvez la suite de ces entretiens exclusifs dans notre magazine de janvier.
Thibaud Mougin
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