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Les Français face à Macron : « on y pense et on n’oublie pas »
Et si son second quinquennat était déjà achevé ? Je sais : la formule est facile. Bien trop facile! Même si sa cote de popularité présidentielle est au plus bas depuis trois ans, à 32% d’opinions favorables. Emmanuel Macron n’a pas la pression du calendrier sur ses épaules. Pas de troisième mandat possible. Pas de nouveau scrutin en 2023, sauf le renouvellement d’une partie du Sénat. Des élections européennes fin mai 2024 pour lesquelles son positionnement, et la guerre en Ukraine, donnent à son camp politique de solides arguments contre les populistes et les nationalistes. Mais franchement, qui comprend où va aujourd’hui ce si jeune président (45 ans depuis le 21 décembre) qui promettait, en 2017, de transformer la France ?
Prenez l’Ukraine, sujet qui m’a valu une volée de bois vert de nombreux lecteurs pour m’être étonné des squelettes russes dans les placards français. Acte 1 : Macron jure qu’il est encore possible de négocier avec Poutine. Acte 2 : Macron ne décroche plus son téléphone et reçoit Zelensky à Paris, avec promesses de blindés à la clef (les chars légers AMX 30 attendus ces jours-ci sur le front). Acte 3 à Munich, vendredi 17 février : Macron affirme qu’il faut se préparer à une « guerre prolongée ». Acte 4, dans la foulée et juste avant que Joe Biden ne débarque ce lundi à Kiev: Macron redit qu’il ne faut pas « écraser la Russie »…
Prenez la réforme des retraites, après dix jours d’affligeants débats à l’Assemblée. En 2018, Macron ne jure que par la réforme à points. En 2022, le curseur dès 64 ans s’impose, fait descendre des millions de Français dans les rues, avec une « journée noire » annoncée le 7 mars. Ajoutez à cela le chamboulement politique qui n’en finit pas d’ébranler le système. D’ex-ministres socialistes, devenus macronistes, se renient aujourd’hui pour défendre une réforme qu’ils condamnaient dans le passé. La Première ministre, elle aussi hier proche du PS, drague sans scrupules les députés de droite. Tandis qu’une partie de ces derniers, tétanisés, abandonnent en rase campagne la défense de l’économie et l’entreprise qui devrait être leur credo. Le tout, dans le brouhaha des députés de la France Insoumise reconvertis en «gilets jaunes» parlementaires.
En 1966 (année de ma naissance) Jacques Dutronc chantait «Et moi, et moi et moi…» Sa chanson avait le mérite de la clarté. Il disait l’égoïsme de l’époque. « Comme un con de Parisien/J’attends mon chèque de fin de mois/J’y pense et puis j’oublie/C’est la vie, c’est la vie. » Sauf que les Français ont vu maigrir les chèques. Qu’ils rêvent d’une retraite anticipée. Que les Chinois sont 1,7 milliard. Et qu’Emmanuel Macron, à force de promettre la transformation du pays, sans trouver les moyens de la mettre en œuvre et de convaincre une majorité, se retrouve détesté par une partie de l’opinion. Confronté, pour quatre ans encore, à des Français qui y pensent. Et n’oublient pas.
Bonne lecture ! C’est la vie, c’est la vie… (Et pour débattre : richard.werly@ringier.ch)
Votre “neutralité “helvète ” propose qui ? Zemmour ? Le Pen ? le “lider Maximo” ?
Commentaire d’un suisse…intéressant car non formaté par les pressions terribles du monde politico-mediatico-juridico-éducatif français.
Bon pour méditer.
Un observateur n’est pas là pour proposer, mais pour exposer ..avec équilibre et vérité si possible ….vous préférez Le Monde et ses mensonges pro-palestiniens antisémites grossiers, ou libé et médiapart : à qui mentira le plus !
La véritable force de Macron, c’est qu’il est 1/ politiquement et juridiquement irresponsable; 2/ inamovible. Les Français peuvent attendre, et, en attendant, ils doivent obéir.
et vous que proposez-vous ?