Le quotidien français Le Parisien a consacré ce lundi 27 février un long article au retour de la grippe aviaire au Cambodge et au risque de contamination pour les humains après la mort d’une fillette. Nous en publions des extraits. L’article est à retrouver en intégralité sur le site du Parisien.
Par Nicolas Berrod, Le Parisien
En temps normal, la mort d’une jeune Cambodgienne de 11 ans infectée par le virus de grippe aviaire H5N1, comme cela a été annoncé jeudi, ne devrait pas nous alerter. Près de 1 000 cas contaminés et 500 décès ont été recensés ces deux dernières décennies, dont respectivement 56 et 37 dans le pays d’Asie du Sud-est (avant l’épisode actuel), d’après les données récoltées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En revanche, le fait que son père ait été testé positif ce vendredi fait craindre une transmission entre humains, restée jusque-là extrêmement rare, bien que les informations disponibles soient plutôt rassurantes.
« Ce qui nous a sauvés jusqu’à présent, c’est qu’il n’y a quasiment pas eu de transmission interhumaine », nous indiquait début février l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, responsable de l’unité des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur. Or, ce virus est sous les feux des projecteurs cette saison en raison du très grand nombre de volailles et surtout de mammifères contaminés, entraînant un risque de mutations qui pourraient le rendre plus contagieux entre humains.
L’OMS s’est dite vendredi « préoccupée », par la voix de l’une de ses épidémiologistes en chef, la Française Sylvie Briand. « On se demande forcément ce qu’il s’est passé : est-ce que le premier cas pourrait avoir transmis la maladie à d’autres humains ? », s’est-elle interrogée lors d’un point presse de l’instance basée à Genève.
Deux grandes hypothèses sont sur la table. Soit la fillette a contaminé son père, soit chacun d’entre eux a été infecté au contact d’un animal malade. Plusieurs oiseaux sauvages ont d’ailleurs été retrouvés morts dans un lac à proximité du village où ils vivaient. Une enquête a été lancée afin d’établir la véritable source.
« Pas du tout évident » de remonter à la source
Pourra-t-on vraiment l’identifier ? « C’est compliqué… Parfois, on peut distinguer la contamination environnementale de la transmission interhumaine avec des différences au niveau des souches virales lors du séquençage. Mais dans un cas aussi rapproché physiquement et temporellement, ce n’est pas du tout évident d’avoir la réponse », répond Yannick Simonin, maître de conférences en virologie à l’université de Montpellier (Hérault).