Petr Donatek, le cerveau de l’attaque contre Aum Neko et Nithiwat Wannasiri à Paris en 2019, vient d’être condamné par la cour d’appel de Paris à 4 ans de prison. Il est définitivement interdit d’entrer en France après cela nous apprend notre ami Yan Marchal. Cette peine est plus sévère que la peine initiale de 30 mois.
Le quotidien Le Monde relate ainsi le jugement :
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Un nouveau verdict, et une frustration toujours intacte. « La justice française n’a pas pris mon agression à la légère, mais le procès n’a pas permis d’en apprendre plus, et ce qui s’est passé [il y a quatre ans] reste assez obscur », regrette Aum Neko, une militante thaïlandaise prodémocratie, réfugiée politique en France depuis 2015. Jeudi 2 mars, la Cour d’appel de Paris a condamné Petr Donatek, un ancien policier tchèque, à quatre ans de prison ferme, pour « complicité » dans l’agression qu’elle a subie le 17 novembre 2019.
Ce soir-là, la jeune femme avait été rouée de coups par deux hommes, alors qu’elle sortait d’un bar du 15e arrondissement de Paris, avec un groupe d’amis. La police avait interpellé les agresseurs, deux Tchèques, Daniel Vokal et Jakub Hosek. L’enquête avait fait apparaître un troisième homme, de la même nationalité, Petr Donatek, qui avait organisé le voyage et filmé la scène depuis la terrasse d’un autre bar.
MM. Vokal et Hosek ont été condamnés à vingt-six mois de prison ferme, le 23 novembre 2021. M. Donatek, qui se trouvait toujours en République tchèque, s’était vu pour sa part infliger une peine de trente mois de prison pour « association de malfaiteurs » et « complicité de violence aggravée » à l’encontre d’Aum Neko et d’un de ses amis, Nithiwat Wannasiri, blessé alors qu’il tentait de s’interposer.
Interpellation en Italie
M. Donatek, qui avait fait appel, espérait sans doute ne jamais être confronté à la justice française : sa mise en cause dans une affaire séparée, en République tchèque, avait empêché les autorités de son pays de le remettre à la France, en dépit du mandat d’arrêt européen qui le visait. Sa prudence aurait dû le dissuader, toutefois, de franchir une frontière. En juillet 2022, il est interpellé en Italie, où il passe ses vacances en famille, et est livré trois mois plus tard aux autorités françaises.
Devant la justice, le 1er février, M. Donatek n’a pas livré le moindre élément substantiel, présentant tous les éléments à charge comme une série de malheureuses coïncidences et d’apparences trompeuses. L’incident de 2019, pourtant, est loin d’être un fait isolé : à travers le monde, une série de mystérieuses agressions et de disparitions frappe les militants prodémocratie qui ont choisi l’exil après le dernier coup d’État militaire à Bangkok, en 2014. Mais rien, dans l’enquête ni dans les déclarations de l’accusé, n’a permis d’établir l’existence d’un commanditaire unique.