Une association de défense des droits des femmes de Hong Kong a déclaré mercredi 8 mars qu’elle avait annulé leur manifestation prévue, ce qui aurait été une rare manifestation autorisée, après que ses représentants aient été convoqués à plusieurs reprises pour des réunions avec la police.
L’Association des femmes travailleuses de Hong Kong (HKWWA) avait reçu l’autorisation d’organiser une manifestation dimanche 5 mars dernier, mais elle l’avait brusquement annulée la veille, sans donner de raison.
Mercredi 8 mars, le groupe a déclaré que “la police a demandé à nous rencontrer à plusieurs reprises” après avoir reçu l’autorisation d’organiser la marche.
“L’action a d’abord reçu une lettre de non-objection de la part de la police”, a déclaré le HKWWA dans un communiqué.
“L’association a fait de son mieux pour modifier l’accord avec la police afin que l’action ait lieu. Cependant, le résultat n’a pas été à la hauteur de nos espérances.
“Nous n’avons pas pu organiser la marche et le rassemblement pour que les femmes puissent s’exprimer”.
Interrogée par l’AFP pour savoir si elle avait fait pression sur la HKWWA, la police a déclaré lors d’une conférence de presse tenue le 4 mars qu’elle “respectait la décision des organisateurs”.
Hong Kong était auparavant le théâtre de fréquentes manifestations et protestations publiques, mais celles-ci ont pris fin après que Pékin a imposé une loi de sécurité nationale de grande ampleur en 2020 afin d’éradiquer les protestations pro-démocratiques généralisées et parfois violentes.
Les rassemblements de groupes ont également été interdits pendant plus de deux ans en vertu de restrictions pandémiques prolongées qui ont commencé à être assouplies à la fin de l’année 2022.
Après l’annulation de la marche des femmes par la HKWWA, la police a déclaré que toute personne y participant serait considérée comme violant les lois contre les rassemblements illégaux.
Selon les organisateurs, “les groupes et les citoyens qui nous ont soutenus ont également fait l’objet de pressions et d’avertissements”.
Il semble que la Ligue des sociaux-démocrates de gauche ait fait partie de ces groupes, qui ont déclaré que leurs membres avaient été menacés d’arrestation par la police de sécurité nationale s’ils se joignaient à la marche.
La HKWWA s’est engagée mercredi, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, à poursuivre sa lutte pour l’égalité des sexes et les droits des femmes en matière de travail.
“Notre seul choix est de continuer et de persévérer : solidarité, assistance mutuelle, prise de parole”, a-t-elle déclaré.