Nous avions, dans notre dernier édito, dit combien la peine infligée à Kem Sokha par la justice cambodgienne est une élimination politique. L’opposant en exil Sam Rainsy revient sur cette question.
Par Sam Rainsy, chef de l’opposition cambodgienne en exil
Sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron le 13 décembre dernier à Paris a dû donner des ailes au premier ministre cambodgien Hun Sen dans la répression qu’il mène à l’encontre du peuple cambodgien.
Dès son retour au Cambodge, Hun Sen se vante dans un discours public que le président français et lui ont décidé de se considérer comme “frères” et que Emmanuel Macron lui a demandé de “rester au pouvoir encore trois ou quatre ans”, alors que la majorité du peuple cambodgien ne demande que son départ.
Juste après la “bénédiction” qu’il a reçue à l’Élysée, le dictateur cambodgien a fait arrêter Thach Seitha, vice- président du principal parti d’opposition, le Parti de la Bougie ; a fait suspendre le dernier média indépendant au Cambodge “Voice of Democracy” et vient de faire condamner Kem Sokha à 27 ans de privation de liberté et de tous ses droits politiques. Kem Sokha était président du Parti du Salut National du Cambodge qui avait recueilli presque la moitié du suffrage universel et que Hun Sen avait fait dissoudre arbitrairement.
Mais qui donc conseille Macron à l’Élysée à propos du Cambodge ?