Tous nos lecteurs ne pourront pas avoir accès à ce documentaire diffusé par la chaine franco-allemande Arte. Mais si vous le pouvez, en Europe, n’hésitez pas. Une plongée inédite dans le quotidien des buffles du Laos qui en apprend beaucoup sur le pays et ses coutumes.
Nous rediffusons ici le communiqué d’Arte
Au Laos, les agriculteurs et éleveurs vendent un buffle lorsqu’ils doivent régler des frais d’hospitalisation, financer un mariage ou compenser une mauvaise récolte de riz. Sauf que leurs ruminants souffrent pour la plupart de sous-alimentation. Affaiblis, ils sont la proie de parasites et parfois décimés par des épidémies. Une alimentation innovante pourrait remédier à cette situation.
Une équipe de jeunes spécialistes en bien-être animal est bien décidée à remettre sur pattes les bufflonnes. Ils leur donnent des compléments alimentaires sous forme de bloc à lécher. Les bufflonnes reprennent du poids, sont en meilleure santé et produisent 30 % de lait en plus. Jusqu’ici, la traite étant une pratique inconnue au Laos où un enfant sur trois ne mange pas à sa faim. Les 1000 premiers jours de la vie étant décisifs, il ne faut pas tarder à donner aux petits Laotiens du lait de chèvre ou de bufflonne en complément alimentaire, car la sous-nutrition prolongée entraîne des dommages irréversibles.
Ferme de bufflonnes laitières
Susie Martin a créé la toute première ferme de bufflonnes laitières dans le nord du Laos. Porteuse d’un projet de sauvetage des buffles d’eau, cette Australienne est assistée d’un gestionnaire agricole et de deux spécialistes de la faune locale. Saisamone Chittaphong et Chit Sisanom se rendent chez des petits exploitants, vaccinent leurs bêtes, distribuent gratuitement des compléments alimentaires et prodiguent des conseils d’élevage. Ils emmènent à la ferme de Susie Martin des bufflonnes gravides qu’ils prennent “en location”. Les bêtes dont l’état de santé est inspecté quotidiennement sont bichonnées : elles vont pâturer à la fraîche, passent ensuite à la douche et reçoivent une alimentation riche qui les aide à prendre des forces avant le vêlage. Les propriétaires récupèrent leurs bufflonnes qui, après la mise bas, ont été inséminées par un reproducteur indien d’une stature imposante. Le lait de bufflonnes, ainsi que plus récemment de chèvres, est intégré dans des programmes alimentaires. Les produits laitiers sont distribués également dans la région frontalière avec la Chine, où les villages sont frappés de pauvreté endémique depuis des générations et où la malnutrition touche près de la moitié des enfants. Les spécialistes animaliers distribuent des blocs alimentaires aux propriétaires de buffles d’eau, leur apprennent la traite et montrent aux villageois comment préparer des plats simples à base de lait. Or, chaque région du monde a sa culture alimentaire, le goût s’apprend et se forme au fil des générations. Voilà un défi de taille pour la petite équipe. Les villageois s’habitueront-ils à ces nouvelles saveurs ?
Le lien avec le documentaire: https://www.arte.tv/fr/videos/106265-001-A/360-reportage/