L’agence pharmaceutique gouvernementale de la Thaïlande (GPO) a reçu en novembre l’agrément de l’Organisation mondiale de la santé pour exporter l’Éfavirenz, un médicament générique essentiel dans la prévention et le traitement du VIH/SIDA, à l’échelle mondiale.
L’agence pharmaceutique gouvernementale de la Thaïlande (GPO) a obtenu, en novembre 2018, le feu vert de l’OMS pour exporter ses comprimés du médicament générique Éfavirenz (ÉFV) – dérivé d’une molécule initialement produite par le groupe pharmaceutique Merck – essentiel dans la prévention et le traitement du VIH/SIDA, à l’échelle mondiale.
Un premier pays, les Philippines, est sur les rangs, ayant confirmé une commande à hauteur de 51 millions de bahts.
Une agence régionale d’achat de médicaments pour les Caraïbes, CARICOM, a également manifesté son intérêt pour ce médicament générique.
« Nous allons construire une nouvelle usine à Rangsit, au coût de 5,6 millions de bahts, et créer 100 emplois », annonce fièrement Mme Mukdavan Prakobvaitayakit, directrice générale adjointe de la GPO.
Depuis 2016, date à laquelle il a commencé à être fabriqué et distribué localement, le coût de ce médicament antirétroviral est 10 fois moindre, ayant passé de 1 800 à 180 baht par bouteille de 30 comprimés de 600 mg.
La GPO a donc pleinement rempli son mandat de réduire les coûts.
En 2018, la GPO a utilisé 2,5% de sa capacité manufacturière afin de fabriquer 42 millions de comprimés d’Éfavirenz durant l’année.
L’an prochain, la production va s’accroître et atteindre 53 millions d’unités.
« La certification de l’Éfavirenz par l’Organisation mondiale de la Santé, pour nous, c’est le résultat de 16 années d’efforts scientifiques, d’études, d’essais et d’erreurs », raconte-t-elle.
« Nous avons dû contrer les ruses du géant pharmaceutique américain Merck, détenteur du brevet, lequel a exercé des droits exclusifs sur cette molécule jusqu’en 2016, pour ensuite retarder la certification d’une version générique en Asie par tous les moyens ! »
Maintenant que la GPO peut exporter l’Efavirenz, le gouvernement thaïlandais va percevoir des revenus de la part de son agence pharmaceutique…
Lesquels seront reversés dans le système de santé public national.
La GPO (Government Pharmaceutical Organization) est une agence du ministère thaïlandais de la Santé.
Son rôle est d’acheter, de concevoir, de produire, de stocker, de vendre et de distribuer des produits pharmaceutiques de qualité, dans l’objectif premier de contrôler les coûts et d’assurer l’accessibilité à tous aux vaccins et traitements disponibles.
Fondée il y a plus d’un demi-siècle, la GPO emploie plus de 3 000 personnes, dont 60 pour cent sont affectées à la production et 10% à la recherche et développement.
En 2016, ses revenus ont été estimés à plus de 360 millions de dollars.
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Patrick Wauters
Un médicament essentiel… aux effet secondaires sérieux
L’Éfavirenz figure sur la courte liste de l’OMS des médicaments jugés « essentiels à tout système de santé ».
Chaque jour, des millions de personnes dans le monde prennent ce traitement par voie orale sous forme de comprimé, soit en prévention ou comme traitement du VIH/SIDA.
Les effets secondaires connus de cette molécule incluent les irruptions cutanées, la nausée, les maux de tête, ainsi que les troubles du sommeil.
D’autres effets secondaire sérieux sont la dépression, les pensées suicidaires, les problèmes de foie et les crises d’épilepsie.
STATISTIQUES MONDIALES SUR LE VIH EN 2017
36.9 millions [31,1 millions – 43,9 millions] de personnes vivaient avec le VIH en 2017.
21,7 millions [19,1 millions – 22,6 millions] de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2017.
1,8 million [1,4 million – 2,4 millions] de personnes sont devenues nouvellement infectées par le VIH en 2017.
940 000 [670 000 – 1,3 million] de personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2017.
77,3 millions [59,9 millions – 100 millions] de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie.
35,4 millions [25,0 millions – 49,9 millions] de personnes décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l’épidémie.
SOURCE : ONUSIDA
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