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Je sais. Vivre à Paris condamne peut-être à devenir grincheux. J’assume. Mais franchement, où est la passion olympique supposée projeter à l’avant-scène planétaire et télévisuelle la «plus belle ville du monde» ?
Vous l’avez constaté, vous, cet engouement parisien pour cette grande fête des sports qui s’ouvrira, le 26 juillet 2024, par une cérémonie sur la Seine dans le décor grandiose que l’on connaît : Notre-Dame de Paris (restaurée), l’Hôtel de ville, la conciergerie, le Louvre et bien sûr cette Tour Eiffel qui règne sur la ville depuis l’exposition universelle inaugurée le 31 mars 1889 ?
L’impression est au contraire inverse. Mal de tête généralisé. Cauchemar logistique assuré dans les transports. Fantôme de la terrible finale Liverpool-Real Madrid du 29 mai 2022 au Stade de France. Allô le CIO, à Lausanne? Paris a le tournis.
Le plus triste se lit sur les visages. Essayez comme je l’ai fait de poser la question aux parisiens que vous rencontrez. Alors, heureux d’accueillir ces JO? Prêts à en profiter? Même les commerçants baissent la tête ou haussent les épaules. Le seul nom de leur maire socialiste, Anne Hidalgo (1,8% des voix à la présidentielle), déclenche au choix une salve de rires ou d’insultes.
Paris, ces temps-ci, n’est que lassitude et fatigue. Les manifestations contre la réforme des retraites battent le pavé. Les Parisiens qui n’en peuvent plus de l’explosion des loyers et des prix immobiliers renouent avec la province. Le télétravail ruine la vie des quartiers. Je m’arrête là. Je vous avais prévenu. Vivre à Paris, c’est répéter en permanence cette phase à l’allure de slogan: «Je ne comprends pas.» Comment, dites-moi, comprendre la saleté qui déborde partout, la criminalité qui monte, le spectacle des sans-abri dans presque tous les quartiers? Je n’ai pas mal aux JO. J’ai mal à Paris.
Joséphine Baker chantait son amour de Paris. Mais pour l’heure, un détour à la pharmacie s’impose: après le coup de fièvre des retraites en 2023, la migraine olympique de 2024 !
Bonne lecture, avec ou sans médailles !
(Et pour débattre: richard.werly@ringier.ch)