Ouvert à Sukhothaï depuis une vingtaine d’années, le bar-restaurant « Poo » (qui veut dire crabe en Thaï), est un passage obligé des touristes pour se restaurer à Sukhothaï, tant la ville compte peu de restaurants pour les étrangers, en majorité européens et asiatiques. Du nom de son ancienne propriétaire, « Poo », mariée à un ingénieur-entrepreneur Belge, qui en a longtemps assuré la conduite, il est maintenant géré par Pat. S’il n’y a plus les nombreuses bières trappistes du début, la nourriture thaïe y est excellente et de bonne qualité. Ce poème rappellera à certains des souvenirs de leur passage à Sukhothaï. Pour les autres, c’est une invitation au voyage… Bonne lecture donc.
Promesses glorifiées, témoignages d’amour,
Souvenirs de famille, de voyages enfiévrés :
Les fantômes illustrés hantent les murs glamours
Du bar-restaurant « Poo », au cœur de la cité.
Français, Belges, Chinois, Espagnols, Canadiens,
Et bien d’autres encore, de leurs doigts agiles,
Ont gribouillé, entre deux portraits de Tintin,
Une tranche de vie, exaltée ou tranquille.
Les murs ont la parole, offrant aux regards
Un spectacle vivant, une histoire à plusieurs,
Parfois solitaires, de modestes routards
Ou riches touristes, qui rêvent d’un ailleurs…
Combien sont-ils, ces voyageurs sans histoire,
Qui ont ainsi gravé leur lointain passage
Sur cette fresque, gardienne de la mémoire ?
Nul ne le sait, tant il y a de messages…
L’endroit vaut le détour : les portraits de Tintin
Côtoient les affiches de bières trappistes,
Clin d’œil à la belgitude de l’ancien
Gérant, Luc, bâtisseur, mais aussi artiste…
Khun Pat, gère maintenant l’établissement.
Tables en bois de teck, cuisine thaïe classique,
Décoration florale : elle offre simplement
Nourriture, sourires et ambiance tropique.
Ces murs pleins de secrets, de destins oubliés,
Occupent l’espace et traversent le temps.
Assis devant ma bière, leurs fantômes rouillés
Obsèdent mon esprit, comme des souvenirs d’antan…
Michel Hermann