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BIRMANIE – FRANCE : Le Monde révèle les liens problématiques entre Canal Plus et la junte birmane

Date de publication : 05/05/2023
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MRTV Birmanie

 

Nous reproduisons ici un extrait d’un article publié par le quotidien français Le Monde. L’intégralité est à lire sur le site internet du journal.

 

En Birmanie, Canal+ n’offre pas que du sport et du cinéma. La chaîne française est accusée de relayer la propagande de la junte militaire arrivée au pouvoir par un coup d’État en février 2021, en diffusant la chaîne publique MRTV News sur son site Internet, son application pour smartphones et son bouquet satellite disponibles sur place. « En diffusant MRTV, qui est un élément majeur de l’arsenal de propagande de la junte, Canal+ ignore manifestement ses responsabilités en matière de droits de l’homme », s’insurge Yadanar Maung, la porte-parole de l’ONG Justice for Myanmar (Myanmar est le nom officiel de la Birmanie).

 

La filiale du groupe Vivendi, contrôlé par la famille Bolloré, présente dans le pays depuis 2017 à travers une coentreprise avec son partenaire birman Forever Group, répond qu’elle est « contrainte de diffuser » la chaîne, « sans être responsable de sa diffusion », et qu’elle veille à ne pas en faire la publicité dans le pays. Elle a aussi retiré de son bouquet plusieurs chaînes internationales d’information, dont la BBC et CNN.

 

Pour seulement 3 500 kyats (1,50 euro) par mois, les abonnés birmans de Canal+ peuvent zapper entre des clips musicaux, des films de Bollywood et des reportages d’actualité montrant l’arrestation de jeunes hommes et femmes qualifiés de « terroristes », parfois menottés, le visage tuméfié.

 

Portraits, noms et lieu de résidence
Les nombreux reportages visionnés par Le Monde livrent plus ou moins le même récit. Ils débutent par une scène d’attentat, suivie par des images d’armes, de bombes artisanales que l’armée dit avoir découvertes, avant que les portraits des « terroristes » pris juste après leur arrestation restent à l’écran pendant longues minutes, accompagnés de leurs noms et de leur lieu de résidence.

 

« La chaîne disponible sur le bouquet satellite de Canal+ n’est pas là pour informer, mais pour terroriser », s’agace Mme Maung. « Des civils et des combattants de l’opposition capturés ont été exécutés et torturés à mort alors qu’ils étaient détenus par les forces de la junte », rappelle Tom Andrews, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, dans un rapport publié en mars.

 

La suite sur lemonde.fr

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