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THAÏLANDE – POLITIQUE : Le royaume vote le 14 mai, voici le mode d’emploi des législatives

Date de publication : 13/05/2023
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Parlement loi Thaïlande

 

Après neuf ans d’un gouvernement dominé par les militaires, avec à sa tête le général putschiste de 2014, Prayut chan-o-cha, 52 millions d’électeurs sur les 65 millions de Thaïlandais sont appelés aux urnes ce dimanche 14 mai (avec un vote anticipé qui a débuté le 7 mai).

 

Selon le nouveau mode de scrutin, la Chambre sera composée de 500 membres : 400 députés de circonscription et 100 députés de liste de parti. Les électeurs recevront donc deux bulletins de vote, un pour leur député de circonscription et un pour leur parti politique préféré. Bangkok compte à elle seule 33 circonscriptions. La nouvelle méthode de calcul de la liste des députés signifie que les grands partis risquent d’être avantagés. Car les petits partis auront besoin en 2023 de 350 000 voix pour obtenir un siège de député de liste au lieu de 75 000 voix lors des élections de 2019. La bataille s’annonce plus difficile pour eux. Le vote se fait en un tour.

 

Quand les résultats seront connus et le nouveau Premier ministre sera-t-il reconduit ?

 

Dans un récent communiqué, la Commission électorale a informé que les résultats officieux seraient publiés à 23h ce dimanche, heure de Bangkok. Les résultats officiels des élections devraient être ratifiés autour de juillet. Bien évidemment, avant leur proclamation, les partis discuteront des possibles coalitions, ce qui a déjà commencé, et ce que Gavroche a déjà relaté. Le futur Premier ministre n’a pas besoin d’être élu député, d’ailleurs, ni le général Prayut, ni Paetongtarn Shinawatra ne postulent pour le devenir.

 

Derrière les urnes, l’ombre d’un nouveau putsh ?

 

Tout d’abord, l’armée et l’establishment sont avantagés pour la désignation du futur Premier ministre, en raison de la participation des 250 sénateurs au vote. Ces derniers ont méticuleusement été choisis par la junte après l’adoption de la nouvelle constitution militaire en 2017. Ce système contraint les partis d’opposition à obtenir au moins 376 députés s’ils veulent contourner l’écueil du vote des sénateurs censés être fidèles au pouvoir sortant. Toutefois, les sondages donnent le Pheu Thai et le Move Forward largement victorieux. Dans ce cas, quelle serait la capacité de l’armée à accepter ces résultats ? C’est pourquoi la défaite annoncée fait craindre un nouveau coup d’État dans un pays qui en a déjà connu 12 depuis la fin de la monarchie absolue en 1932. Néanmoins, le général Narongpan Jitkaewthae, commandant en chef des forces armées thaïlandaises a déclaré hier « qu’il ne doit plus y avoir de coups d’État. Pour moi, ce mot doit être supprimé du dictionnaire ». Pour rassurer les électeurs et les partenaires étrangers qu’un virage démocratique de la Thaïlande est en cours ?

 

Philippe Bergues

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