Une évidence s’impose : l’armée thaïlandaise et son influence ont été sanctionnées dans les urnes. Tirer les leçons du résultat brut de ces législatives, marquées par les performances des deux partis d’opposition Move Forward et Pheu Thai, exige toutefois beaucoup de prudence. La nature même du système parlementaire thaïlandais, et les combinaisons possibles après le vote, peuvent toujours permettre aux formations actuellement au pouvoir de sauver la face. Reste que la volonté de changement est claire. L’heure est aux nouveaux visages et à une nouvelle génération de politiciens, emmenés par les dirigeants du parti Move Forward et par la fille du milliardaire Thaksin Shinawatra, égérie du Pheu Thai.
De cette sanction résulte un devoir démocratique : au pouvoir de manière directe ou déguisée depuis le coup d’État de 2014, l’armée doit démontrer qu’elle tiendra compte de la volonté populaire, et qu’elle est aujourd’hui du coté de l’État de droit. Le réalisme oblige, en Thaïlande, à anticiper des combinaisons politiques imprévues. D’autres forces politiques que les urnes sont en jeu, dans ce royaume où tous les pouvoirs n’émanent pas du peuple, tant s’en faut… Alors ? Le plus important est de retenir le signal donné par ce 14 mai : le pays se modernise, les jeunes générations veulent leur part du gâteau, le retour à la normale post-Covid, avec le redémarrage du tourisme, a redistribué les cartes. Une nouvelle Thaïlande réclame aujourd’hui son dû. Le pire, pour le pays et son avenir, serait d’ignorer cette tranquille révolution.
Regarde :
Quelque chose a changé
L’air semmble plus léger.
C’est indéfinissable.
Regarde :
Sous ce ciel déchiré,
Tout s’est ensoleillé.
C’est indéfinissable.
Un homme,
Une rose à la main
A ouvert le chemin
Vers un autre demain.
Regarde :
C’est fanfare et musique,
Tintamarre et magique.
Féerie féerique.
Regarde :
Moins chagrins, moins voûtés,
Tous, ils semblent danser
Leur vie recommencée.
Regarde :
On pourrait encore y croire.
Il suffit de vouloir
Avant qu’il ne soit trop tard.
Chanson écrite et chantée par BARBARA en 1981 (you tube)