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THAÏLANDE – LÉGISLATIVES : Quelles leçons après le vote du 14 mai ?

Date de publication : 15/05/2023
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Pita Move Forward

 

A quoi va ressembler le prochain gouvernement Thaïlandais ? Il est évidemment trop tôt pour le dire car les combinaisons politiques vont maintenant reprendre leurs droits dans le royaume. Les urnes dictent toutefois une nouvelle donne. Notre collaborateur Philippe Bergues essaie de la décrypter.

 

Peut-on dire que le Move Forward Party est vainqueur ?

 

Incontestablement, sur 82% des bulletins dépouillés à minuit, le Move Forward menait la course avec 151 sièges obtenus (113 de circonscription et 38 de liste) devant le Pheu Thai qui comptabiliserait 141 sièges (111 de circonscriptions et 30 de liste). On peut affirmer sans trop de risque que le « glissement de terrain » tant souhaité et annoncé par les leaders du Pheu Thai n’aura pas eu lieu. Paetongtarn Shinawatra et Srettha Thavisin pensaient assez aisément passer la barre des 200 à 250 députés, il en manquera autour de 30%. Les deux dernières semaines de campagne ont boosté le Move Forward, Pita Limjaroenrat a électrisé les meetings tel une « rockstar ». Aidé par les cadres trentenaires et quadragénaires du parti et par les bannis de l’éligibilité du dissous Future Forward, Thanathorn, Piyabutr et Pannika Wannich qui, en tant que conseillers, ont largement mis leur touche à l’édifice. Le Move Forward a aussi profité du transfert du vote d’électeurs qui se sont portés vers lui, alors qu’initialement, ils auraient voté pour le Pheu Thai. Mais Thaksin, par ses prises de parole incessantes sur son retour, a été une arme à double-tranchant pour le Pheu Thai. En enlevant de la lisibilité sur ses alliances futures, telle la rumeur sur une possibilité de coalition avec Prawit et le Palang Pracharat. Le Pheu Thai a trop tergiversé dans ses réponses et quand son deuxième nominé au poste de Premier ministre, Srettha Thavisin, l’a exclu formellement, il était déjà trop tard. Les électeurs de l’opposition ne voulaient pas d’une quelconque alliance avec un ex-putschiste et se sont dit que leur souhait serait garanti en votant pour le parti « orange ». Notamment à Bangkok où le Move Forward a gagné 32 circonscriptions sur 33. Un raz de marée !

 

Que peut-on attendre du Pheu Thai maintenant ?

 

Avec un aspect moins « radical » que le Move Forward dans son programme, il n’en demeure pas moins qu’une coalition des partis d’opposition pourrait avoir un Premier ministre thaksinien. Bien que la tradition veille que le futur Premier Ministre sorte du parti vainqueur. Srettha Thavisin, expérimenté homme d’affaires à succès serait, sans doute, plus consensuel que Paetongtarn Shinawatra, dont la position numéro 1 de choix du parti a été mise pour imprimer la marque Shinawatra. Srettha aurait aussi la confiance des milieux économiques. Les négociations entre les deux partis vont se poursuivre, Pita a annoncé ce soir vouloir discuter avec les leaders du Pheu Thai tout comme Srettha qui a déclaré que « le Pheu Thai accordera la priorité aux pourparlers avec les partis pro-démocrates ». Car ces deux formations savent qu’elles doivent élargir leur coalition pour être certaines de contourner les voix des 250 sénateurs nommés par la junte en 2017. Avec qui ? S’il semble plus que probable que les 5 députés du Thai Sang Thai de Sudarat Keyuraphan se joindraient à cette alliance. Où iront les 68 députés annoncés du Bumjaithai ? Comme Gavroche l’a écrit à maintes reprises, Anutin Charnvirakul est bien dans le rôle de « faiseur de rois ». Enfin, dans un cas extrême (dicté par Thaksin ?), le Pheu Thai pourrait essayer de trouver une alliance de gouvernement excluant le Move Forward, en fonction des réactions des élites militaro-royalistes. On ne peut pas définitivement évacuer ce scénario.

 

Les généraux sont-ils sur la défensive ?

 

Pour eux, et en particulier pour Prayut Chan-o-cha, ces résultats sont un échec cuisant. Le premier ministre sortant est d’ailleurs resté silencieux dimanche soir, contrairement au chef de l’United Thai Nation, Pirapan Salirathavibhaga. Celui ci  a déclaré que son parti « respectera la tradition politique en ce qui concerne la passation de pouvoir selon laquelle le parti qui remporte le plus de sièges à la Chambre a le droit de former le prochain gouvernement ». En ajoutant que « Prayut continuerait à être le stratège de l’UTN » puisqu’il ne se présentait pas comme député. Prawit Wongsuwon du Palang Pracharat a semblé blasé dans un discours banal de remerciements à ses électeurs d’une durée d’une minute. Les réactions de l’establishment militaro-royaliste seront intéressantes à observer dans les jours et semaines à venir.

 

Philippe Bergues

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