Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes des élections thaïlandaises qui ont eu lieu le 14 mai. Retrouvez un résumé des nouvelles de ces 3 derniers jours.
Voici les différentes événement ayant eu lieu le lendemain des élections, le 15 mai :
La Commission électorale (CE) a procédé au décompte des voix après les élections générales qui se sont achevées dimanche 14 mai à 17 heures. Au matin du 15 mai, les partis d’opposition pro-démocratiques ont obtenu la confirmation de leur victoire sur le gouvernement thaïlandais conservateur du Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha, après près d’une décennie au pouvoir. Le nombre final de sièges remportés par chaque parti ne sera toutefois pas officiellement confirmé avant plusieurs semaines. Plus de détails ici.
Dans la matinée du 15 mai, Gavroche vous a proposé le décompte régional des suffrages aux élections législatives thaïlandaises. Retrouvez ce décompte dans notre article.
Une évidence s’impose au 15 mai : l’armée thaïlandaise et son influence ont été sanctionnées dans les urnes. Tirer les leçons du résultat brut de ces législatives, marquées par les performances des deux partis d’opposition Move Forward et Pheu Thai, exige toutefois beaucoup de prudence. La nature même du système parlementaire thaïlandais, et les combinaisons possibles après le vote, peuvent toujours permettre aux formations actuellement au pouvoir de sauver la face. Reste que la volonté de changement est claire. L’heure est aux nouveaux visages et à une nouvelle génération de politiciens, emmenés par les dirigeants du parti Move Forward et par la fille du milliardaire Thaksin Shinawatra, égérie du Pheu Thai. Retrouvez l’article complet ici.
Pita Limjaroenrat ne veut pas laisser quiconque lui ravir la pole position acquise dans les urnes. Dès ce lundi 15 mai, le leader du parti Move Forward, vainqueur des législatives, a défilé devant des milliers de partisans près du monument de la démocratie à Bangkok. Retrouvez les photos ici.
Le chef de la police nationale thaïlandaise, le General Damrongsak Kittiprapas, a déclaré le 15 mai que seuls huit cas d’achat de votes avaient été signalés jusqu’à présent, et que quatre d’entre eux avaient été résolus. Il a ajouté que la police examinait également 21 cas de bulletins de vote endommagés afin de déterminer s’ils avaient été détruits volontairement. Les bulletins seront remis à la Commission électorale une fois l’enquête terminée. Damrongsak a déclaré qu’il ne pensait pas que les bulletins avaient été endommagés pour des raisons politiques, ajoutant qu’ils avaient peut-être été déchirés par des électeurs ivres ou tachés par ceux qui avaient accidentellement laissé tomber leur bulletin en votant. La destruction intentionnelle des bulletins de vote est considérée comme une violation de la loi électorale.
A quoi va ressembler le prochain gouvernement Thaïlandais ? Il est évidemment trop tôt pour le dire car les combinaisons politiques vont maintenant reprendre leurs droits dans le royaume. Les urnes dictent toutefois une nouvelle donne. Notre collaborateur Philippe Bergues essaie de la décrypter ici dans son analyse.
A la veille des élections, tous les sondages indiquent que le Pheu Thai et le Move Forward devraient être les grands vainqueurs de l’élection du 14 mai. Tout comme trois candidats sur quatre des partis d’opposition sortent comme préférés des 2 500 Thaïlandais, couvrant tout le territoire national, sondés par l’institut NIDA pour le poste de Premier ministre thaïlandais : Pita Limjaroenat, chef du Move Forward avec 35,44%, Paetongtarn Shinawatra, leader du Pheu Thai avec 29,20%, Prayut Chan-o-cha de l’United Thai Nation, qui dirigeait le gouvernement sortant, avec 14,84% et enfin, Srettha Thavisin, second candidat du Pheu Thai, avec 6,76%.
Le 13 mai, à 9h30, le parti Pheu Thai a terminé sa campagne au Democracy Monument à Bangkok. Patongthan Shinawatra, 35 ans, et Sathorn Taweewon, 35 ans, ont pris la tête de la caravane, rejoints par 33 candidats de la circonscription de Bangkok. Le cortège de la caravane du parti Pheu Thai était divisé en trois itinéraires : le centre de Bangkok, Thon Buri et l’est de Bangkok. En savoir plus ici.
Au soir du vote, dimanche 14 mai
Le président de la Commission électorale thaïlandaise, Ittiporn Boonpracong, a confirmé lundi 15 mai que le Move Forward Party avait remporté 112 députés de circonscription et 39 sièges de liste, suivi par le Pheu Thai avec 112 députés de circonscription et 29 députés de liste, Bhumjaithai avec 68 députés de circonscription et 3 députés de liste, Palang Pracharath avec 39 députés de circonscription et 1 député de liste et le Parti de la nation thaïlandaise unie avec 23 députés de circonscription et 13 députés de liste.
Parmi les autres partis, les Démocrates ont obtenu 22 députés de circonscription et 3 députés de liste, Chartthaipattana 9 députés de circonscription, Prachachat 7 députés de circonscription et 2 députés de liste, Thai Sang Chart 5 députés de circonscription, Pheu Thai Ruam Palang 2 députés de circonscription, Chartpattanakla 1 député de circonscription, Seriruamthai 1 député de liste et Thai Sang Thai 1 député de liste.
M. Ittiporn a déclaré que le taux de participation était un record de 75,22%, dépassant les 75,03% de 2011.
Les principales déclarations des partis :
Le parti Move Forward (MFP), la nouvelle force de la politique thaïlandaise qui a canalisé l’énergie des manifestations pro-démocratiques menées par les jeunes en 2020, a obtenu le plus grand nombre de voix ce 14 mai. Dirigé par le charismatique Pita Limjaroenrat, 43 ans, le MFP souhaite réformer les lois strictes de la Thaïlande en matière d’insultes à l’égard de la famille royale, ce qui risque d’entraîner un conflit avec la puissante élite royaliste et militaire du royaume. Sans déclarer la victoire, M. Pita a déclaré le 14 mai en fin de journée qu’un accord de coalition était “définitivement à l’ordre du jour”. Un des objectifs important de Pita est de faire pression pour réformer la loi sur la lèse-majesté. \Pita Limjaroenrat, a aussi annoncé un projet de formation d’un gouvernement de coalition composé de cinq anciens partis d’opposition et d’un nouveau parti, avec un total de 310 députés et lui-même en tant que premier ministre.
M. Pita a déclaré avoir appelé Paetongtarn Shinawatra, candidate du Pheu Thai au poste de premier ministre, pour la féliciter de sa détermination pendant la campagne et inviter son parti à rejoindre une coalition. Les trois autres anciens partis d’opposition qu’il a contactés sont Thai Sang Thai, Prachachart et Seri Ruam Thai. Les cinq partis ont remporté ensemble 309 sièges de députés.
La démission de Jurin Laksanawisit à la tête du Parti démocrate pourrait entraîner le retour de l’ancien premier ministre Abhisit Vejjajiva à la tête du plus ancien parti du pays, selon une source démocrate. Avant les élections, M. Jurin s’était fixé comme objectif minimum de remporter 25 sièges, mais l’incapacité du parti à atteindre cet objectif dimanche 14 mai l’a conduit à renoncer à la direction du parti. Selon la source du parti, son remplaçant probable pourrait être M. Abhisit, qui a dirigé les démocrates du 6 mars 2005 au 24 mars 2019. Toutefois, si M. Abhisit n’est pas nommé à la tête du parti, un homme politique plus jeune et de haut niveau pourrait être choisi à sa place. Rappelons que durant les élections générales de 2019, le parti démocrate comptait 52 députés – 33 issus des circonscriptions et 19 de la liste du parti. Il a ensuite rejoint le gouvernement de coalition dirigé par Palang Pracharath.
Le parti Pheu Thai a remercié les électeurs de Sukhothai lundi 15 mai après que ses candidats aient réussi à remporter les quatre circonscriptions de la province. Somsak Thepsutin, une figure clé du Pheu Thai, a déclaré que le parti avait remporté 10 sièges dans les circonscriptions du Bas-Nord, mais que ce chiffre était inférieur à son objectif. Une source du Pheu Thai a déclaré que le parti attribuait son échec à gagner des sièges dans plusieurs provinces du Nord-Est, telles que Chaiyaphum, Nong Khai, Ubon Ratchathani, Udon Thani et Khon Kaen, à la faiblesse de sa stratégie électorale. Varawut Silpa-archa, chef du parti Chartthaipattana, a déclaré que même si le parti a réussi à conserver ses sièges dans les cinq circonscriptions de Suphan Buri, le bastion traditionnel du parti, son rival, le parti Move Forward, a obtenu plus de voix de la liste du parti que Chartthaipattana.
Le parti Pheu Thai a félicité le 15 mai le Move Forward Party (MFP) pour sa victoire électorale et a accepté sa proposition de former un gouvernement de coalition avec cinq autres partis. Les principales figures du Pheu Thai, menées par le leader Cholnan Srikaew et les candidats au poste de premier ministre Srettha Thavisin et Paetongtarn Shinawatra, ont participé à une conférence de presse pour annoncer la position du parti après que le leader du MFP, Pita Limjaroenrat, ait proposé l’alliance de six partis, qui obtiendrait 310 sièges à la Chambre des représentants.
Thanakorn Wangboonkongchana, chef adjoint du Parti de la Nation Thaïe Unie (UTN), a remercié lundi les partisans du parti pour leurs votes lors des élections, affirmant que le parti suivra l’exemple des vainqueurs des élections lorsqu’il s’agira de former le prochain gouvernement.
S’exprimant au siège du gouvernement après la publication des résultats des élections de dimanche, il a exprimé sa gratitude pour toutes les voix exprimées en faveur du parti et de ses candidats, en particulier celles exprimées par les partisans de l’UTN à Nakhon Si Thammarat, sa ville natale. M. Thanakorn a déclaré que les dirigeants de l’UTN s’étaient réunis pour discuter des résultats, ajoutant que le Premier ministre Prayut Chan-o-cha lui avait demandé de laisser les vainqueurs de l’élection prendre la tête de la formation du prochain gouvernement.
Le secteur des affaires thaïlandais demande qu’un nouveau gouvernement soit rapidement mis en place et que ses politiques soient approuvées par les partis de la coalition. “En ce qui concerne les politiques des partis dirigeants et participants, nous devons attendre de voir quels partis politiques feront partie du gouvernement. Il y aura probablement des discussions et des accords sur les politiques de chaque parti avant de les annoncer au parlement, ce qui rendra les politiques claires. Cependant, si nous considérons le parti qui a l’opportunité de former le gouvernement dès le début, nous verrons probablement que l’accent est mis sur l’accélération des réformes juridiques et sur diverses politiques de bien-être”, a déclaré Sanan Angubolkul, président de la Chambre de commerce thaïlandaise.