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THAÏLANDE – POLITIQUE : Quels sont les obstacles à un futur gouvernement « Move Forward » ?

Date de publication : 17/05/2023
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Sénat Thaïlande

 

Notre collaborateur Philippe Bergues s’interroge sur les obstacles que doit encore surmonter le vainqueur des législatives, Pita Limjaroenrat. Que nos lecteurs prompts à critiquer notre couverture des élections, jugée trop favorable aux partis vainqueurs des urnes, n’hésitent pas à commenter !

 

Les urnes ont parlé dimanche dernier, le leader du Move Forward, parti qui a obtenu le plus de suffrages et 152 députés, a annoncé pouvoir être à la tête d’une coalition de 310 députés sur 500 (ce qu’espèreraient beaucoup de chefs de gouvernement dans leur propre pays). Avec 62% des députés acquis à sa cause, Pita Limjaroenrat est légitime et même incontournable pour devenir le 30ème Premier ministre du royaume de Thaïlande.

 

Une question sur toutes les lèvres : que vont faire les sénateurs ?

 

Oui, mais ? Nous sommes au « pays du sourire », où 250 sénateurs nommés par la junte participeront aussi au vote du Premier ministre. Et, alors que personne n’a encore voté pour celui-ci, il se pourrait déjà qu’un tiers des voix de l’ancien camp majoritaire militaro-royaliste ne soit décidé à mettre des bâtons dans les roues du grand vainqueur du 14 mai. Il serait donc paradoxal que le Sénat devienne la source d’une déstabilisation politique en Thaïlande après le message, on ne peut plus clair, des 39 millions d’électeurs qui se sont déplacés. Soit un peu plus du 3/4 des inscrits, ce qui est une belle performance civique. Le chiffre fatidique pour que Pita soit investi chef de gouvernement est donc de 376 voix. Alors, tous les regards se portent actuellement vers le Sénat. Pourrait-il prendre la démocratie en otage ? Deux sénateurs ont déjà clairement annoncé qu’ils ne voteraient pas pour Pita. L’un, Jadet Insawang, qui « veut protéger la constitution actuelle » et voit Pita comme une « menace » avec le projet du Move Forward de révoquer ou d’amender de façon parlementaire l’article 112 (ou crime de lèse-majesté), « ce qui conduirait à discréditer l’institution royale », l’autre, Kittisak Ratanawaraha, déclarant qu’un candidat Premier ministre doit « être fidèle à la nation, à ses religions et à son monarque ». Que feront les 248 autres ? C’est pourquoi des voix s’élèvent depuis deux jours pour que les parlementaires acceptent et entérinent le choix très signifiant des électeurs thaïlandais. Notamment Srettha Thavisin, co-leader du Pheu Thai, qui dans un tweet, ce mardi, fait pression sur les députés du Bumjaithai et du Parti démocrate, afin qu’ils votent pour Pita.

 

« Le moment est venu pour vous tous de tenir votre engagement en votant en faveur de Pita, conformément à un système véritablement démocratique. Ce que les partis Bhumjaithai et Démocrate font aujourd’hui affectera le jugement que les gens porteront sur eux à l’avenir. Il y aura un grand prix à payer à l’avenir en ignorant ce devoir », a-t-il déclaré. Car Srettha Thavisin, comme nombre d’observateurs, sait que les députés de ces deux partis représentent 94 voix (70 députés pour le Bumjaithai et 24 pour les Démocrates). Et qu’avec un comportement démocratique respectant la volonté populaire, leurs voix assurées permettrait de contourner l’incertitude du vote des sénateurs. Et Pita serait élu Premier ministre.

 

Quels autres moyens pour bloquer Pita Limjaoenrat ?

 

Le précédent de la dissolution du Future Forward Party est encore dans toutes les têtes de même que le bannissement de ses leaders Thanathorn, Piyabutr et Pannika Wanich de toute éligibilité politique, suite aux élections de mars 2019. Alors que le Future Forward avait obtenu 81 députés contre 152 pour le Move Forward, qui lui a succédé, ce 14 mai. Chacun sait que les commissaires aux élections, qui peuvent jouer le rôle d’arbitre en cas de litige et les neuf membres de la Cour constitutionnelle, qui peuvent statuer sur les dissolutions de partis, ont été nommés soigneusement par la junte, et plus précisément, par Prayut Chan-o-cha et Prawit Wongsuwon, les deux piliers du gouvernement depuis le coup d’État de 2014. Ruangkrai Leekitwattana, candidat de liste du Palang Pracharat, pro-militaire, a accusé le 9 mai Pita de ne pas avoir déclaré la propriété passée des actions d’une société de médias aujourd’hui disparu. Il a déclaré qu’il avait demandé à la Commission électorale d’enquêter sur la question, qui, selon lui, était une violation des règles électorales. Celle-ci n’a fait aucun commentaire depuis sur cette plainte. Tous les moyens judiciaires « arbitraires » risquent d’être activés pour contrôler la victoire du Move Forward et de Pita. Les 60 jours à venir nous donneront déjà des enseignements sur une volonté ou non de disqualification d’hommes ou de femmes politiques majeurs et sur un potentiel examen d’une dissolution du Move Forward, voire du Pheu Thai, pour anti-constitutionnalisme de leur part.

 

La sagesse emportera t-elle les sénateurs et ceux qui contrôlent les institutions pour que la voix du peuple thaïlandais devienne une réalité, sans heurts, afin que Pita puisse former un gouvernement d’alternance, suite à sa victoire ? Prayut a eu des mots apaisés aujourd’hui en s’adressant à la presse à Government House, se disant satisfait du processus de formation d’un nouveau gouvernement et ajoutant « qu’il aimerait que tous les Thaïlandais coopèrent pour l’unité et la stabilité dans la nation ». L’unité autour de qui et de quel projet ?

 

Philippe Bergues

1 COMMENTAIRE

  1. Les lecteurs des analyses et présentations de Gavroche trop partiales, trop orientées et trop favorables aux vainqueurs électoraux peut-on lire. La lecture des contributions depuis plusieurs années ne m’étonne pas au vu des appréciations portées sur leur propre pays : une forte majorité orientée vers les partis d’extrême droite que les votes aux dernières élections législatives de la 11ème circonscription de l’étranger et spécialement en Thaïlande expriment clairement. Transposant leurs rêves hexagonaux certains n’ont pas attendu longtemps pour préconiser, le lendemain des élections, un “coup d’état” pour, je cite, “fin au bazar”. Le coup d’état ici et là que ni Zemmour ni Le Pen n’ont, à aucun moment de leurs discours, interventions ou écrits, envisagé.

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