Non ? Et bien notre ami Patrick Chesneau a réussi à le faire. En regardant les singes sur les cocotiers…

Cocotiers et singes côtiers

Pendant longtemps, la terre aurait pu s’appeler la planète des singes. Puis, un jour une espèce bipède, surgie d’on ne sait où, a voulu l’arpenter seule, pour elle-même. Exagérément possessive. Des poches de civilisation simiesque ont toutefois réussi à échapper à cette colonisation très intrusive. Des communautés de macaques se sont organisées, trouvant refuge en Thaïlande, tout particulièrement sur la façade de la mer Andaman. Là où la mer irisée, le sable chaud, le soleil incandescent et tant d’autres éléments propices au farniente coexistent à longueur d’année.

Les primates ont su créer de toutes pièces une station balnéaire. Sorte de phalanstère inédit, répertorié sur les cartes par le nom de Monkey Beach, Ao Ling en thaï (la plage des singes) à Koh Phi Phi. Deux îles de rêve dans le sud de l’ex-royaume de Siam, entre Phuket et Krabi. Le rêve, si proche du songe. Peut-on rêver d’une planète des songes ? Ou est-ce trop humain ? Les singes nourrissent eux aussi de grands desseins. Le cinéaste italien Marco Ferreri n’avait-il intitulé l’un de ses films les plus connus ” Rêve de singe ” ?

Sur cette portion de littoral alangui, les seuls baigneurs autorisés sont les singes résidents. S’ébrouer dans l’eau salée est leur passe-temps favori. Mâles dominants et guenons aguichantes livrés à leurs seuls instincts. Une plage entièrement naturiste. Ces vacanciers se sont inventés une retraite dorée.

Patrick Chesneau