GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Moi, Français d’Asie, sourd, muet, aveugle…
Ne vous inquiétez pas chers lecteurs. Ce titre est une provocation assumée. Il nous est venu naturellement, en constant combien, dès que nous défendons dans les colonnes de Gavroche les valeurs simples de liberté, des droits humains et de démocratie, une immédiate volée de bois vert s’ensuit, de la part des Français qui résident dans les pays de la région.
On le sait : les râleurs ne sont pas toujours majoritaires. Mais ils sont les plus bruyants. Il ne s’agit donc pas, ici, de généraliser. Mais au vu des courriels qui nous accusent de critiquer le gouvernement cambodgien de Hun Sen, d’oser parler du délit de lèse majesté en Thaïlande, et de suivre de près les crimes commis par la junte birmane, on peut finir par s’interroger. Pour réussir en Asie, faut-il être sourd, aveugle et muet ?
Notre réponse, à Gavroche, est évidemment non. Notre connaissance intime de la complexité locale, des différences de culture et de l’impossibilité de comparer les sociétés occidentales et asiatiques ne doit pas nous conduire à tourner le dos aux réalités. Nous observons. Nous constatons. Nous rapportons. Avec, toujours, la même ouverture au débat, aux critiques et aux rectificatifs, si nous nous sommes trompés.
Un média, s’il veut remplir son rôle, ne peut pas être sourd, muet ou aveugle. Il doit avoir les yeux grands ouverts, les oreilles bien affutées et le verbe haut. Amis lecteurs, pardonnez nous notre liberté de ton. Si nous l’avons, c’est parce que nous croyons que vous êtes tous capables de vous faire une idée juste. Gavroche ne prétend pas détenir la vérité, mais simplement vous aider, peut-être, à la trouver.
Bonne lecture !