Depuis la mi janvier, la capitale thaïlandaise suffoque. La pollution atmosphérique y a atteint des niveaux inédits jusque-là. de nombreuses personnes souffrant de troubles respiratoires ont du être évacuées. Que faire ? Qu’en conclure pour la qualité de vie dans cette métropole souvent citée comme l’une des plus attractives au monde par les classements internationaux ? Nous avons plongé dans les multiples articles écrits sur le sujet depuis deux semaines. Voici quelques clés pour comprendre.
Bangkok, capitale la plus polluée du monde ?
Jusque-là, les alertes atmosphériques dans la mégapole thaïlandaise n’avaient pas atteint le signal d’alarme.
C’est fait aujourd’hui, après deux semaines passées à étouffer sans interruption dans une ville recouverte d’une brouillard polluant qui dissimule le haut des gratte-ciels.
Comment en sortir ?
Est-ce si grave que ça ?
Nous avons compilé de très nombreux articles publiés sur le sujet.
Voici quelques leçons à en tirer.
Oui, ce brouillard polluant est dangereux pour la santé
Cela ne fait aucun doute et les évacuations de personnes souffrant de troubles respiratoires vers les provinces en apportent la preuve.
Le nuage de pollution qui recouvre depuis deux semaines la capitale thaïlandaise est une menace pour ses habitants.
Il contient des particules fines extrêmement dommageables pour la respiration dont on peut retrouver les composantes détaillées sur le site spécialisé chinois http://aqicn.org.
La Chine, on le sait, souffre régulièrement de ces crises polluantes dans ses mégapoles.
L’absence de vents permettant de dégager l’atmosphère a, de plus, aggravé la situation, car le nuage polluant devient chaque jour plus toxique puisqu’il retient les émissions des véhicules et celles des usines environnantes.
Il agit, en clair, comme un couvercle.
Il faut aussi comprendre que les masques, dont le port est recommandé, ne sont qu’une solution partielle à ce brouillard polluant.
Les particules s’infiltrent dans les fibres de ces masques.
Le coût pour le système de santé Thaïlandais de cette pollution atmosphérique s’annonce aussi dramatique, compte tenu de l’engorgement des hôpitaux.
Nous vous conseillons, pour obtenir tous les détails sur le niveau de pollution au jour le jour, de vous reporter sur ce site web: http://aqicn.org/map/thailand/ (en anglais). Citons également celui-ci: https://air.plumelabs.com/en/live/bangkok.
Oui Bangkok court le risque de devenir l’une des villes les plus polluées au monde
Les autorités thaïlandaises s’efforcent de masquer cette réalité.
Une étude de l’OCDE publiée en 2018 est néanmoins sans appel.
Selon cette étude, tous les critères sont là pour une augmentation problématique du niveau de la pollution atmosphérique dans les années à venir.
L’étude de l’OCDE cite quatre facteurs aggravants:
1) l’augmentation de la pollution industrielle liée aux nouveaux projets d’implantations d’usines dans les plaines centrales du pays (région de Saraburi et Ayuthaya) ou dans l’Eastern Economic Corridor (région de Chonburi)
2) L’augmentation continue du nombre de véhicules et de la consommation d’hydrocarbures.
Pour mémoire, le nombre de voitures privées est passée, en Thaïlande, de 4,5 millions en 2000 à dix millions en 2017.
Il y a aujourd’hui prés de vingt millions de véhicules en circulation en Thaïlande.
3) La poursuite de la déforestation dans les régions nord du pays
4) Le fait que la Thaïlande est exposée aux pollutions industrielles en provenance d’autres pays de la région, selon le sens des vents, en particulier en provenance de Malaisie, d’Indonésie, du Laos et bien sûr de Chine.
Aujourd’hui, Bangkok est régulièrement citée au dixième rang des villes les plus polluées de la planète.
Retrouvez ici le classement de l’Organisation mondiale de la santé.
Cette pollution peut-elle devenir un frein économique et un obstacle à l’attractivité de Bangkok ?
Là aussi, les autorités thaïlandaises manquent de clarté en termes de statistiques et d’alertes.
Les dispositifs de mesure de la pollution, et d’anticipation, restent très en deçà des besoins pour une métropole de cette importance.
La réponse à cette question est donc affirmative.
La saturation de l’air à Bangkok, et les dangers que cela représente pour la santé sont une réalité que les investisseurs, ou les particuliers désireux de s’établir dans la capitale du Royaume peuvent difficilement éviter.
On notera en revanche que les zones côtières voisines de Pattaya ou Hua Hin sont restées épargnées par cette couverture polluante.
D’où le regain de propositions sur une future délocalisation d’infrastructures administratives dans ces deux régions.
On peut relire avec intérêt ce communiqué de presse et ce rapport publiés en 2017
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