Le gouvernement intérimaire propose de “réengager pleinement” les dirigeants militaires birmans et a invité les ministres des affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à une réunion informelle le 19 juin, dans le but que la paix revienne.
Cette proposition a été formulée dans une lettre adressée le 14 juin par le ministre thaïlandais des affaires étrangères Don Pramudwinai à ses homologues de l’ASEAN.
L’Asean a interdit aux généraux au pouvoir en Birmanie de participer à ses réunions de haut niveau parce qu’ils n’ont pas respecté l’accord, connu sous le nom de “consensus en cinq points”, qui appelait à la cessation immédiate des hostilités, au dialogue entre toutes les parties et à l’octroi d’un accès total à l’aide humanitaire.
L’Indonésie, présidente de l’ASEAN, a refusé de participer à la réunion de dimanche 19 juin, selon plusieurs sources. Le ministère indonésien des affaires étrangères n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Le ministère thaïlandais des affaires étrangères s’est refusé à tout commentaire. Étant donné que le pays devrait se doter d’un nouveau gouvernement d’ici le mois d’août, il n’est pas certain que l’effort d’engagement se poursuive.
Le mois dernier, l’Indonésie a fait état de progrès dans ses efforts en coulisses pour impliquer de multiples parties dans le conflit birman afin de faire avancer le processus de paix convenu en 2021 par les dirigeants de l’ASEAN et l’armée birmane, deux mois après qu’elle ait pris le pouvoir par un coup d’État et lancé une répression meurtrière contre les opposants.
La Birmanie est en proie à la violence depuis le coup d’État, l’armée luttant sur plusieurs fronts pour tenter d’écraser un mouvement de résistance armé pro-démocratique formé en réponse à la répression.
Les défenseurs des droits de l’homme et certains experts des Nations unies ont accusé les militaires de commettre des atrocités à grande échelle. La junte affirme qu’elle combat des terroristes qui veulent détruire le pays.
La lettre de Don n’indique pas explicitement que le ministre des affaires étrangères birman, nommé par la junte, a été invité à la réunion. Toutefois, deux sources informées ont déclaré qu’il avait été invité.
La lettre indique que la réunion proposée “fait partie des étapes initiales” du processus de paix.
Elle cite une réunion tenue le mois dernier lors du sommet de l’ASEAN en Indonésie, au cours de laquelle “un pays membre” a déclaré sans équivoque que l’ASEAN devait renouer avec la Birmanie au niveau de la direction.