L’appellation « Benjarong » renvoie à toutes les formes de porcelaines thaïlandaises peintes à la main. Le mot lui-même vient du sanskrit « panch-rang » signifiant « cinq couleurs », c’est à dire les cinq couleurs primaires : blanc, noir, bleu/vert, rouge et jaune. En fait, l’usage s’est étendu à d’autres teintes et, très souvent, certaines parties des objets sont dorées à l’or fin. Cela donne des émaux polychromes, décorés avec une profusion de structures et dispositions symétriques, couvrant le fond mat de l’argile blanche.

Ce style et cette technique sont un héritage de la dynastie impériale chinoise des Ming (1368-1644). En Thaïlande, au début du XIXème siècle, ce genre de vaisselle était réservé à la famille royale, puis plus tard à l’aristocratie et aux riches négociants. De nos jours, on le voit, son usage s’est complètement démocratisé. Les artisans et artistes l’ont remis au goût du jour en ajoutant aux formes et aux motifs traditionnels des concepts innovants et modernes qui siéent à toutes les chaumières.

Et les prix, objecterez-vous ? Et bien, ils sont le juste reflet d’un travail long et minutieux, fourni par des équipes de maîtres et de compagnons émérites. Voyez comme la moindre de ces somptueuses « poteries » exerce sur l’œil une irrésistible fascination. Dites-vous que, pour vous rester fidèles, ces belles couleurs sont cuites à plus de 800°. Vous pouvez leur faire confiance, elles ont toutes subi l’épreuve du feu : passez-leur, de temps en temps, un coup de chiffon humide pour magnifier l’éclat de leur sourire.

Quant au céladon, il s’agit d’une porcelaine de Chine et d’Extrême-Orient, recouverte d’émail craquelé de couleur vert pâle ou tendre, légèrement grisé, tirant sur la couleur du saule ou de la feuille de pêcher.

Raymond Vergé

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