Le premier document faisant mention du massage thaïlandais date de 1691. Simon de la Loubère, alors envoyé extraordinaire du roi Louis XIV à la cour du roi de Siam, rapporte dans son ouvrage « Du Royaume de Siam » ses impressions de voyage. Il remarque notamment une pratique, plus connue aujourd’hui sous le nom de «massage thaïlandais».
C’est bien plus tôt, cependant, que ce dernier est apparu. Selon les écrits historiques, il a vu le jour en Inde, mis en pratique par un médecin ami de Bouddha, le docteur Jivaka Kumar Bhaccha, plus connu sous le nom thaïlandais de Shivago Khomarpaj. Ce praticien est aujourd’hui considéré comme le père de la médecine thaïlandaise. Inspiré des techniques de Yoga, de Shiatsu ou encore de massages taoïstes, le massage est basé sur la croyance que toutes les maladies sont dues à une mauvaise balance de nos énergies corporelles.
Suivant le sillon du bouddhisme, il s’est transmis oralement à travers l’Asie du Sud-Est, pour finalement s’installer et prendre la forme qu’on lui connaît en Thaïlande. Tous les écrits médicaux anciens furent détruits en 1767, lors de l’incendie de la ville d’Ayutthaya, l’ancienne capitale du Siam. Le roi Rama III décida de graver ce qu’il restait de ces textes dans les pierres qui servirent à construire le temple du Wat Po à Bangkok.
Il faudra attendre les années 1950 pour voir le massage thaïlandais de nouveau encouragé par les plus hautes autorités. Le roi défunt, Sa Majesté Bhumipol Adulyadej, décida de créer l’école de massage du Wat Po afin de développer cet aspect de la culture thaïlandaise. Cependant, ce n’est qu’à partir du début des années 1990 que les « spas » (1) ont fait leur apparition en Thaïlande.
Le premier, le Spa Samui Resort, a vu le jour en 1992 à Koh Samui, rapidement suivi dès 1993 par le Banyan Tree à Phuket et l’Oriental Spa de Bangkok. A leurs débuts, les spas en Thaïlande étaient seulement situés dans les grands et luxueux hôtels. C’est autour des années 1995-97 qu’ils ont commencé à se développer et à devenir plus populaires, pour répondre aux attentes des nombreux touristes étrangers. Après la crise asiatique de 1997, qui mit à mal l’économie thaïlandaise, l’industrie du spa s’est peu à peu reconstruite jusqu’au boom qu’elle a connu avant la pandémie de Covid.
L.F.
(1) Déjà utilisées dans l’Antiquité grecque et romaine, les qualités thérapeutiques de l’eau chaude ont connu leur succès dans la ville de Spa en Belgique, où monarques et grands hommes d’État vinrent se soigner et se relaxer entre le 16e et le 18e siècle. Le terme devint rapidement générique et servit à définir tout centre de relaxation ou de massage. Aujourd’hui, si la plupart des salons de rue en Thaïlande ont choisi cette appellation, c’est avant tout pour bénéficier de l’image que véhicule ce terme.
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