Le leader du parti Move Forward a donc trébuché jeudi 13 juillet. Malgré sa légitimité politique acquise avec la victoire sans appel de son parti Move Forward aux législatives du 14 mai, malgré la coalition de huit partis constituée au lendemain du scrutin, et malgré plusieurs semaines de négociations souterraines, l’écueil parlementaire s’est avéré fatal. Ce jeudi 13 juillet, l’homme d’affaires quadragénaire a raté la première marche du pouvoir exécutif, et au vu des poursuites engagées contre lui par la Commission électorale, la perspective de le voir bientôt à Government House est mince.
Le fait de devoir, au lendemain d’une élection démocratique, écrire que le leader du parti vainqueur risque de devoir s’effacer en faveur d’un autre candidat n’est pas normal. Il faut le redire : la légitimité politique du leader du parti Move Forward est incontestable. Le reste procède d’arrangements nécessaires peut-être dans le contexte thaïlandais, mais clairement problématiques.
La question est maintenant de savoir, une fois encore, si les deux Thaïlande séparées par la personnalité de Pita peuvent retrouver un chemin commun. Nous avons plusieurs fois écrit, ici, que la question du délit de lèse majesté n’a pas vocation à être le pilier d’un programme politique. La réforme de la monarchie, dans un pays qui lui est profondément attaché, doit être une affaire de juristes, de conjoncture politique, et de modernité partagée par tous. La Thaïlande a besoin d’un gouvernement moderne, qui donne un avenir à sa jeunesse. Le délit de lèse majesté est un héritage contestable, sur lequel il convient de réfléchir. Entre ces deux exigences, la voie du milieu existe-t-elle ?
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