C’est d’abord en Chine (près de 1 000 ans avant JC) et au Japon (vers le Vle siècle) que l’on en trouve les premières utilisations. A l’origine, il semble que cette technique soit apparue dans le but de protéger et de préserver les instruments d’usage quotidien et les objets du culte.
La laque « brute » est la sève, d’un rouge brun, qui exsude de certains arbres d’Extrême-Orient. Ce suc végétal prend, au contact de l’air, la texture d’une résine épaisse, laquelle est ensuite diluée avec de l’alcool pour en faire le vernis que l’on connaît. Elle est étalée en plusieurs couches (d’où l’impression de profondeur, voire de troisième dimension).
L’aspect lisse et agréable au toucher est ensuite obtenu grâce à de multiples ponçages qui se font au papier de verre et à l’eau. La laque peut être gravée, décorée à l’or ou à l’argent ou incrustée de toutes sortes de matières, comme la coquille d’œuf, la nacre ou encore l’ivoire.
La laque est une matière qui craint la lumière directe du soleil (ou même des néons qui peuvent entraîner des décolorations) ainsi que les trop grandes différences d’hygrométrie ou de température. Elle résiste malgré tout à la moisissure et à la chaleur. Sa couleur et son lustre traversent les siècles.
On en fait des paravents, des panneaux muraux, des meubles, des vases, des plateaux, des récipients, des coffrets et même des cendriers.
En Thaïlande, c’est devenu une spécialité de la région de Chiangmai. Pour la décoration de grands panneaux, les thèmes les plus récurrents sont des scènes tirées du Ramakhian (version siamoise du Ramayana hindou), des légendes bouddhiques ou bien simplement des paysages comportant de la végétation, des animaux, des lacs, des rivières ou des montagnes.
Raymond Vergé
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