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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Vous croyez connaitre le royaume ? Alors voici votre quizz…

Date de publication : 30/07/2023
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Notre ami et chroniqueur Patrick Chesneau a décidé de taquiner nos connaissances du Siam. Prêts ? Partez….

 

  1. Dans quelle ville, est-il possible de monter sur des éléphants ?
  2. Comment être en contact direct avec les tigres ?
  3. Où trouver un cours de cuisine sur tuk-tuk ?
  4. Un chouette spectacle cabaret typique ?
  5. Où voir un match de boxe thaïe ?
  6. Comment faire pour dormir sur pilotis face à la mer ?

 

En vis-à-vis de quelques idées reçues, de poncifs en série et de bribes d’informations plus ou moins erronées, rien de plus éclairant que les faits.

 

Point 1  

 

Rien de factuel mais une recommandation s’impose d’emblée. Ne pas grimper sur les colosses de la forêt. C’est même un principe éthique de base. Proscrire les balades à dos d’éléphant. L’animal fétiche du Royaume n’est pas une paroi à escalader. La maltraitance à animaux n’est jamais loin. Les éléphants ont certes été apprivoisés au contact de l’homme mais rarement domestiqués. Leur élément est avant tout la nature, carré de jungle ou coin de campagne verdoyant, à proximité immédiate d’un fleuve, d’une rivière, d’un lac.

 

Il convient d’aller les admirer préférablement dans des camps aménagés ou des sanctuaires. Là où ils sont en principe épargnés par les lois du mercantilisme le plus brutal. Plutôt que de cautionner leur exploitation éhontée. Il y a tant à partager avec les gentils mastodontes. Les options abondent. Les nourrir, les accompagner au bain sacro-saint, partager leurs ablutions barrissantes, les brosser, les récurer. Plus insolite, en leur aimable compagnie, jouer à la marelle, au ballon, les affronter aux échecs, les féliciter quand ils peignent des toiles dignes des virtuoses du cubisme. Voire du surréalisme. A croire qu’en tout pachyderme sommeille un Picasso ou un Paul Klee… Leurs tableaux témoignent de l’incroyable ductilité de leur trompe facétieuse. On peut aussi les choyer, les dorloter, leur parler. En plusieurs langues. Jumbos polyglottes.

 

Point 2   

 

Élément capital : Plusieurs centres hors parcs zoologiques qui abritaient (ou faut-il dire qui exploitaient…) des félins ont été fermés ces dernières années, en particulier le célébrissime Tiger Temple de Kanchanaburi. Ce modèle de business a dû cesser tout accueil du grand public en 2016. Pour cause de trafic illégal d’animaux, non-respect des règles sanitaires et d’hygiène en vigueur et, last but not least, mauvais traitements des fauves. Semi-drogués, gavés de neuroleptiques selon l’accusation de nombreux environnementalistes, les prédateurs les plus féroces se laissaient tripoter par des touristes rigolards déguisés en Tartarin de Tarascon de pacotille. Le regard vitreux, les félins ressemblaient à de gros chats anesthésiés. La seule optique étant pécuniaire. Rideau donc sur un scandale. En revanche, plusieurs centres connus poursuivent leur activité en Thaïlande. Reste à s’assurer de leur bonne réputation. Souvent fluctuante dans la durée. Il est donc impératif d’actualiser en continu les renseignements disponibles sur ce sujet sensible. Il faut tout de même préciser que de nombreuses voix s’élèvent en permanence pour inciter à la non-fréquentation de ces lieux dont la finalité reste malgré tout commerciale. Pour le reste, qu’entend-on par ” être en contact direct avec les tigres ” ? Leur serrer la patte griffes comprises ? Leur tirer la moustache ? Les approcher pour compter leurs rayures et simultanément lustrer leur pelage mordoré ? Se laisser dévorer tout cru en temps réel ? Les tigres ont repeuplé les arpents de jungle limitrophes de la Birmanie. Mais difficile d’aller les caresser à l’état sauvage dans leur habitat naturel. Donc, la notion de ” direct ” incluse dans la question demande clarification. Cette nécessaire élucidation serait un vrai saut en avant qualitatif. Dans le tigre, tout est bond.

 

Point 3   

 

Cours de cuisine sur tuk tuk. Le… sur…intrigue. Sur tuk tuk ou en tuk tuk ? Prendre des cours ou cuisiner pour de vrai sur un réchaud ambulant, sorte de plaque chauffante vissée sur la banquette arrière des tricycles pétaradants. Incorporer une calebasse à som tam dans les accoudoirs de style isaan. Dans tous les cas, cela revient à construire un château en allumettes tout en faisant du ski. Une certitude…à Bangkok le slalom de l’impossible permettrait sans coup férir de se faire remarquer en plein embouteillage. Dinette et pots d’échappement. Nul doute que la pitance serait relevée. Pour pasticher un funambule, autant mâcher du chewing gum et marcher en même temps.

 

Point 4 

 

Un spectacle cabaret…typique. Termes antithétiques. Des shows très chauds, il en est avec plumes incrustées au verso de femmes callipyges. Des noms jaillissent instantanément : Calypso, Golden Dome, Extravaganza à Bangkok, Alcazar à Pattaya ou encore Simon à Phuket. Paillettes à gogo mais, assurément, le côté typique passe à la trappe. On peut quand même chercher la touche traditionnelle en province, dans les spectacles de molam et de luk thung sur scènes géantes. De sémillantes danseuses frétillent sous des quintaux de falbalas bigarrés et de fanfreluches multicolores. Autre suggestion, tenter le Khon, théâtre mythologique à grand renfort de masques à l’aspect très ésotérique pour le visiteur néophyte. Rien à voir évidemment avec le music-hall. Enfin, si l’on recherche l’exubérance, prière de se brancher drag queens silom 4 dans la Cité des Anges.

 

Point 5 :   

 

Le muay thai. A la télé ou sur un vrai ring ?   Plus un art martial qu’un combat de boxe. Partout en Thaïlande, sport national oblige. C’est un marqueur de la ” thainess ” (le cœur de l’identité siamoise) en même temps qu’une économie florissante. Le muay thai, business à grande échelle.  A Bangkok, le stadium de Rajadamnoen est entièrement dédié aux rencontres chocs de cette discipline à la chorégraphie ultra violente. Au pays du sourire, fleurissent aussi le rictus et la grimace. Sueur et clameurs. Gnons et vociférations. Des pugilats organisés pour des compétiteurs masculins et féminins, garçons et filles de tous âges, dont de très jeunes enfants. Un univers en soi. Munissez-vous d’un ticket tarif farang. Vous en prendrez plein les mirettes. Les paris sont toujours ouverts.

 

Point 6 : 

 

Dormir sur piloti. Au singulier. Un seul piloti. Vous êtes fakir ?  Vous voulez vivre une histoire à dormir debout ? Vous préférez l’amour sur échasses ? Vous êtes adepte de la verticalité ?  Sur le rondin qui affleure, vous cherchez une guérite ? Une cabane exigüe ? Une masure de fortune ? Quoi d’autre peut tenir en équilibre sur un tronçon de tronc ?  Au fait, piloti peut évoquer l’écrivain de l’immensité liquide, Pierre Loti. L’homme face à la mer, est-il précisé… C’est donc l’océan porteur de vagues qui est réclamé. Dans un pays qui compte des côtes en enfilade et quelques 1200 îles, ce n’est pas la mer à boire. Impossible de ne pas trouver… La difficulté est de regarder le grand large debout derrière une baie vitrée aux dimensions d’une simple persienne dans un abris juché sur le seul piloti réquisitionné d’emblée. Ajoutez par ailleurs un élément d’importance…Le bourlingueur questionneur exige-t-il son moment de contemplation à marée haute ou marée basse ? Mieux vaut consulter en amont le calendrier maritime disponible dans toutes les bonnes capitaineries, les ports de pêche et les marinas écloses çà et là ces dernières années. Seul moyen d’éviter un piloti par trop immergé.

 

Voilà donc pour l’essentiel de ce qu’il est bon de savoir en prélude à une découverte gratifiante du Royaume de Siam. Un peu d’ordre et de méthode avant le farniente. En clair, toujours tenir ses vacances par le bambou…

 

Patrick Chesneau

 

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