Nous reproduisons ici, en Français, le communiqué publié par le Club des correspondants étrangers en Thaïlande (FCCT), en soutien au harcèlement judiciaire dont est victime la journaliste philippine Maria Ressa de la part des autorités de son pays. Reporters sans frontières s’est également mobilisé pour soutenir cette défenseure de la liberté de la presse dans l’archipel, et en Asie du sud-est.
Ci-dessous, la déclaration du FCCT:
Les membres professionnels du Club des correspondants étrangers de Thaïlande sont alarmés par l’arrestation de la journaliste et PDG du site Rappler (www.rappler.com), Maria Ressa, accusée de cyber-diffamation.
Mme Ressa a été arrêtée dans les bureaux de son site par des agents du Bureau national d’enquête des Philippines et détenue dans une cellule pendant la nuit avant d’être libérée sous caution.
Cette arrestation découle d’un article publié par Rappler en 2012, quatre mois avant l’entrée en vigueur de la loi sur la cyber-diffamation.
Une tentative de poursuites contre Mme Ressa a été abandonnée en février 2018 car elle avait dépassé la limite d’un an après l’infraction présumée pour le dépôt de telles affaires, mais a été réactivée le mois dernier sur ordre du ministère de la Justice.
L’accusation est passible d’une peine maximale de 12 ans d’emprisonnement.
La FCCT s’oppose à la criminalisation de la diffamation par principe.
Les atteintes à la réputation résultant des reportages des médias doivent être réglées devant les tribunaux civils et ne pas entraîner de peines de prison pour les journalistes.
Cette affaire contre Maria Ressa fait partie d’une série d’enquêtes criminelles douteuses engagées sous l’administration du président Rodrigo Duterte, résolu à harceler tous ceux qui suivent de près la manipulation des médias sociaux par ses partisans.
Le FCCT exhorte les autorités philippines à abandonner les poursuites engagées contre Maria Ressa afin d’aider à rétablir l’état de droit et à la fierté du pays dans la région pour ses reportages audacieux et ouverts.
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